DOI issue:
Nr. 5-6
DOI article:Deglane, Henri: Les Palais des Césars au Mont Palatin, [1]
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0146
128
LE PALAIS DES CESARS AU MONT PALATIN
3. Maison dite de Livie.
La Maison dite de Livie, qui se trouve à son autre extrémité, est une des ruines les
plus curieuses du Palatin, à cause des peintures qu’elle renferme.
La construction en opus reticulatum très régulier, de tuf employé en petits mor-
ceaux, avec chaînes d’angles en même matière, sans brique, nous reporte au dernier
temps de la République. D’ailleurs, son entrée principale à l’extrémité du crypto-portique
montre très bien qu’à un moment donné, ce dernier a été substitué à une voie, lors des
agrandissements de Tibère. La maison est donc bien antérieure à cette époque, mais à
ce moment elle devint une des parties du palais de ce prince, et c’est cette raison qui a
permis à quelques auteurs de la regarder comme construite par le père ou l’aïeul de
Tibère, Suétone {Tib., 5) faisant naître cet empereur sur le Palatin. En tout cas, elle fut
entretenue pendant les deux premiers siècles de l’Empire, comme le prouvent les ins-
criptions des tubes de plomb qui y conduisaient les eaux.
On lit sur l’un d’eux : IVLIAE . AVG., Juliae Augustae. Cette courte inscription
pourrait se rapporter à Livie, femme d’Auguste, qui l’adopta par testament, dans
la famille Julia. — Une disposition qui peut donner plus de poids à cette supposition est
un long couloir souterrain, partant des appartements privés de la maison qui nous
occupe, pour se diriger en droite ligne vers le point où, au xvine siècle, on découvrit les
restes de la maison d’Auguste (villa Mills) dont nous allons parler. Ce souterrain
voûté est construit en briques, et date de l’époque augustale ; un premier branchement
relié, sur la gauche, la maison avec le crypto-portique déjà mentionné, faisant ainsi, à
la maison, une issue dérobée. — Le souterrain est brusquement muré à l’aplomb des
constructions de Domitien dont les fondations interceptent ainsi la communication
avec des salles souterraines ornées de voûtes en stuc peint, découvertes, en 1726, sous
le péristyle du palais, et dont nous parlerons ultérieurement. Ces salles, aux murs en
brique, de l’époque augustale ou très peu antérieure, étaient donc en communication
avec le souterrain, avant que celui-ci ne joignît la maison d’Auguste, dont elles dépen-
daient peut-être. Avant d’arriver à la partie murée par les constructeurs flaviens, un
second branchement prolonge à droite la communication, la faisant déboucher dans des
galeries souterraines qui contournent le palais des Flaviens, entre celui-ci et le temple
de Jupiter Vainqueur, et se retournant à angle droit dans la direction delà demeure
d’Auguste.Ces dispositions prouvent que les Flaviens (auxquels se rapportent les inscrip-
tions d’autres tuyaux de plomb) ont voulu, en détournant le souterrain, conserver la
communication entre la maison de Livie et la demeure augustale.
Nous n’entreprendrons pas la description des peintures de la maison de Livie ; nous
renvoyons pour ce qui les concerne au guide de M. Lanoiani '.
I. Guide du Palatin, page 120 et suiv.
LE PALAIS DES CESARS AU MONT PALATIN
3. Maison dite de Livie.
La Maison dite de Livie, qui se trouve à son autre extrémité, est une des ruines les
plus curieuses du Palatin, à cause des peintures qu’elle renferme.
La construction en opus reticulatum très régulier, de tuf employé en petits mor-
ceaux, avec chaînes d’angles en même matière, sans brique, nous reporte au dernier
temps de la République. D’ailleurs, son entrée principale à l’extrémité du crypto-portique
montre très bien qu’à un moment donné, ce dernier a été substitué à une voie, lors des
agrandissements de Tibère. La maison est donc bien antérieure à cette époque, mais à
ce moment elle devint une des parties du palais de ce prince, et c’est cette raison qui a
permis à quelques auteurs de la regarder comme construite par le père ou l’aïeul de
Tibère, Suétone {Tib., 5) faisant naître cet empereur sur le Palatin. En tout cas, elle fut
entretenue pendant les deux premiers siècles de l’Empire, comme le prouvent les ins-
criptions des tubes de plomb qui y conduisaient les eaux.
On lit sur l’un d’eux : IVLIAE . AVG., Juliae Augustae. Cette courte inscription
pourrait se rapporter à Livie, femme d’Auguste, qui l’adopta par testament, dans
la famille Julia. — Une disposition qui peut donner plus de poids à cette supposition est
un long couloir souterrain, partant des appartements privés de la maison qui nous
occupe, pour se diriger en droite ligne vers le point où, au xvine siècle, on découvrit les
restes de la maison d’Auguste (villa Mills) dont nous allons parler. Ce souterrain
voûté est construit en briques, et date de l’époque augustale ; un premier branchement
relié, sur la gauche, la maison avec le crypto-portique déjà mentionné, faisant ainsi, à
la maison, une issue dérobée. — Le souterrain est brusquement muré à l’aplomb des
constructions de Domitien dont les fondations interceptent ainsi la communication
avec des salles souterraines ornées de voûtes en stuc peint, découvertes, en 1726, sous
le péristyle du palais, et dont nous parlerons ultérieurement. Ces salles, aux murs en
brique, de l’époque augustale ou très peu antérieure, étaient donc en communication
avec le souterrain, avant que celui-ci ne joignît la maison d’Auguste, dont elles dépen-
daient peut-être. Avant d’arriver à la partie murée par les constructeurs flaviens, un
second branchement prolonge à droite la communication, la faisant déboucher dans des
galeries souterraines qui contournent le palais des Flaviens, entre celui-ci et le temple
de Jupiter Vainqueur, et se retournant à angle droit dans la direction delà demeure
d’Auguste.Ces dispositions prouvent que les Flaviens (auxquels se rapportent les inscrip-
tions d’autres tuyaux de plomb) ont voulu, en détournant le souterrain, conserver la
communication entre la maison de Livie et la demeure augustale.
Nous n’entreprendrons pas la description des peintures de la maison de Livie ; nous
renvoyons pour ce qui les concerne au guide de M. Lanoiani '.
I. Guide du Palatin, page 120 et suiv.