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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 7-8
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Dieulafoy, Marcel: Notes sue les coudées étalons perses et chaeldéennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0205

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NOTES SUR LES COUDEES ÉTALONS PERSES ET CHALDEENNES 183

Je n’ai pas hésité à reconnaître une coudée perse, et mieux encore une coudée étalon
poinçonnée et garantie. Il résulterait de ce simple fait que Darius, un des plus grands
administrateurs de l’antiquité, non content de frapper, le premier, à l’image du souverain
les pièces d’or et d’argent, institua une unité métrique de mesures linéaires. Peut-être
même songea-t-il, pour en perpétuer l’usage, à la faire sculpter sur les parois de son
palais. M. Oppert avait déduit, des mesures prises par M. Pascal Goste, une coudée
moyenne de 0m5467. Ce chiffre, qui résulte de calculs conduits avec une rare sagacité,
concorde avec la longueur de la règle royale. Je proposerai néanmoins de faire subir au
chiffre de M. Oppert une légère correction.

Les Perses, comme je l’avais soupçonné après avoir vécu sur les ruines de Persépolis
et comme je l’ai vérifié à Suse, bâtissaient en brique tous les murs de leurs édifices;
les briques étaient carrées et leurs dimensions telles |qu’elles occupaient, joints et lits
compris, un espace de 1 pied en longueur et largeur et de 1/4 de pied en hauteur. Les
pierres employées dans les encadrements des baies ou dans les pilastres et les colonnes
servaient à consolider les angles et à décorer les façades, mais ne jouaient, au regard de
la masse générale de la construction, qu’un rôle secondaire.

Aussi bien, les cotes d’une construction perse étaient-elles exprimées en nombre
entier de briques, c’est-à-dire de pieds.

Cependant j’ai relevé, dans les distributions intérieures, des cotes en pieds et
demi-pieds, mais le total de ces mesures partielles est un nombre entier d’unités
constructives. On verra également par la suite que les pierres sont mesurées en
coudées et douzièmes de coudées, et que les saillies qu’elles prononcent sur le nu des
murs de brique est égal à l’excès de deux coudées sur trois pieds, c’est-à-dire à f de
coudée. La coudée était donc une sorte d’étalon légal dont on employait les multiples
et les sous-multiples dès qu’on échappait à la rigidité de la brique. Dans la pratique,
les architectes et les maçons préféraient compter en pieds.

Si l’on étudie, sous le bénéfice de ces réserves, les dimensions diverses relevées par
Goste à Persépolis, dimensions dont j’ai eu l’occasion de vérifier l’exactitude, on déduit
de ces recherches purement arithmétiques une commune mesure dont la longueur ne
subit que d’insensibles variations.

Le palais n° 1 mesure 69™ 32 sur 68™ 66, soit 210 pieds sur 208 (pieds de 0™ 33),
soit 21 toises sur 20 toises 3 coudées et 3 pieds.

Le palais n° 2 mesure 54™ 80 sur 40™ 70, soit 165 pieds sur 123 (pieds de 0™ 3315), soit
16 toises 3 coudées sur 12 toises 3 pieds.

Le palais n° 3 mesure 25™ 50 sur 25™ 80, soit 80 pieds sur 78 (pieds de 0™ 331), ou
8 toises sur 7 toises 3 coudées 3 pieds.

La disvmétrie absolue des côtés est la même qu’au n° 1.

Le palais n° 4 mesure 11 ™ 60 sur 11™ 20, soit 35 pieds sur 34 (pieds de 0™ 331), soit
3 toises 1/2 ou 3 toises 3 coudées sur 3 toises 4 pieds. Différence 1 pied.
 
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