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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 9-10
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Join-Lambert, Arnaud: Les inscriptions (rébus et énigmes): de l'église de Saint-Grégoire-Du-Vièvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0260

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234 LES INSCRIPTIONS DE L’ÉGLISE DE SA.INT-GRÉGOIRE-DU-VIÈVRE

carrés autrement coloriés. C’était la litre seigneuriale, apposée en guise de nos tentures
à l’occasion d’un deuil et accompagnée d’écussons. Il est bien à regretter qu’on ne puisse
distinguer s’ils étaient aux armes de France; ce serait une indication précieuse.

Quels sont le caractère de la muraille et la date de sa construction ?

Elle forme le côté sud de la nef et fait face à la place publique, dont elle n’est, séparée
que par une étroite zone de cimetière en terrasse. L’appareil est quadrillé, à damier, en
carrés alternés, les uns de pierre de taille, les autres de silex.

Cet appareil, comme celui losangé de briques rouges et noires, passe pour avoir été
surtout employé au xvic siècle, même un peu avant et après.

La partie de mur dont nous nous occupons est percée de trois fenêtres. La forme
abaissée, peu aiguë des baies en tiers point, est celle dont l’usage s’est conservé du
xve siècle jusque, fort avant dans le xvie, pour les édifices religieux surtout ruraux.
Les bases des pieds-droits des fenêtres et les moulures appartiennent au style flam-
boyant à son déclin. On sait d’ailleurs que, dans les campagnes, architectes, ouvriers
sculpteurs de pierre et de bois retardent de quelques lustres, quant au style, sur leurs
confrères des centres artistiques.

L’inscription a-t-elle été tracée en même temps que le mur était élevé? Nous avons,
pour nous fournir sur ce point les éléments d’une réponse, la forme des lettres, celle
d’une fleur de lis et le costume d’un chevalier.

Les lettres sont gothiques. On sait à quelle époque cette forme de caractères a cessé
d’être usitée. A. en juger par elles, l’inscription nous reporterait au dernier quart du
xvie siècle.

D’autre part, la fleur de lis est fort écrasée, non seulement plus que celle de la période
gothique, mais aussi qu’au temps de Louis XII.

Si naïve que soit l’image du chevalier, on a évidemment voulu représenter sur sa
tête un chapeau à larges bords, analogue à celui de François Ier ou d’Henri IV, et diffé-
rent de la coiffure plus haute de Charles IX et d’Henri III. Le costume du chevalier
comporte une sorte de jupe, c’est-à-dire les basques d’une tunique retombant sur les
hauts de chausses, ou bien des hauts de chausses non plus évasés par le haut et étroits
en bas comme sous Henri III, mais élargis par le bas comme au temps d’Henri IV.

Pourtant il est prudent de placer la date de l’inscription, comme celle du mur, entre
les limites d’une assez large période.

Nous savons par là que la muraille et l’inscription sont à peu près contemporaines,
mais non si les mêmes ouvriers ont tracé l’une en construisant l’autre.

A première vue, on est tenté de croire le contraire. Il semble avoir ôté possible sinon
facile, à cette hauteur d’environ trois mètres, et hors portée de la main, de creuser
après coup dans la pierre les figures et les lettres, puis de remplir ces creux de petits
cailloux noirs scellés avec du mortier. N’est-il pas singulier et invraisemblable que les
ouvriers constructeurs aient été laissés libres d’ajouter à leur œuvre des représentations
 
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