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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 13.1888

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Nr. 11-12
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Six, Jan: Vases polychomes sur fond noir: de la période archaïque
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https://doi.org/10.11588/diglit.25603#0323

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VASES POLYCHROMES SUR FOND NOIR 293

qu’une comparaison avec les données que nous possédons sur le jet des anciens ne
sera pas en défaveur de la méthode suivie.

Phayllos, qui sautait la distance incroyable de 55 pieds, se vante d’avoir lancé le
disque à 95 pieds1 2 (30 mètres environ) ’, et quoique nous ne connaissons pas le poids
du disque dont on se servait à Delphes, on peut en augurer peut-être par celui d’un
disque antique, en bronze, conservé au Musée Britannique, qui doit avoir 4.758
grammes3. Mettons 5 kilogr.

D’après le calcul qu’on m’a fait sur ces données, Phayllos n’y aurait mis que le double
de la force que moi.

Mais, après tout, le disque de Delphes peut avoir été beaucoup plus lourd4.

Dans l’analyse du mouvement, que nous venons de faire il n’y a qu’une seule place
pour les fragments de l’Acropole sur notre planche 28 c, c’est entre le discobole de
Myron (I) et celui du vase panathénaïque de Leiden (K), et c’est ainsi que j’en ai fait
la reconstruction. Que le mouvement ne peut être un autre résulte avec certitude de
la position du disque, qui montre sa face droite.

Il n’y a pas plus de cause de songer à une influence de la statue de Myron pour cette
peinture que pour celle du vase panathénaïque de Gumes ou pour les monnaies de
Gos (H), dont on peut fixer les premières émissions avec la plus grande probabilité
bientôt après la libération de la domination perse, en 479, c’est-à-dire avant Myron. Il
semble plutôt que Myron ait porté à la perfection un thème déjà trouvé ou du moins
cherché par d’autres.

En revanche, je crois que la fréquence de la pose remarquable et souvent mécon-
naissable5, que nous désignons par C, sur les vases les plus archaïques, qui sont ornés
de scènes athlétiques, et le fait extraordinaire que les vases montrent ce mouvement
vu de droite, de gauche et de dos, que le statère d’Abdère en a une représentation
de face et qu’enfin il en existe une statuette en bronze, prouvent que nous soyons
autorisés à y reconnaître le souvenir d’une statue fort ancienne, vu le trépied de
Tanagre et qui doit avoir conservé sa renommée, même après les guerres médiques,
vu que la pièce d’Abdère ne peut guère être antérieure à la fin du ve siècle. Je regrette

1. Schol. ad Arist. Acharn., 244.

2. Comme nous ne savons pas de quel pied on mesurait

à Delphes, j’ai pris le pied olympien comme le plus

moyen et donnant un chiffre rond (exact 30.4475 m.).

J’ai été tenté d’abord de choisir un pied plus petit à cause
de la distance du saut qui dépasse d’environ deux pieds
les 47 mètres: mais, même si l’on compte par pieds
attiques, cette distance ne semble pas moins incroyable
et les fastes olympiques mentionnent un autre athlète,
Chionis, dont le saut ôtait de 52 pieds (Sext. Jul. Afri—
canus, 01. XXIV). M. Boetticher (Olympia p. 409)
rapporte que lorsqu’on a fait à Berlin I expérience du
saut avec haltères, un officier, en uniforme complet,

sauta jusqu’à vingt pieds. C’est déjà beaucoup et ce n’est
pas encore tout à fait la moitié. Mais on pratiquait en
Grèce cet exercice depuis des siècles et les chiffres
mentionnés paraissent être les plus forts atteints.

3. Gaz. arch., 4 875.

4. Les fouilles à Olympie ont livré plusieurs disques de
de poids varié, mais pas bien fort, à ce qu’il paraît, mais
pour en savoir davantage, il faudra attendre le catalogue
des bronzes de M. Furtwangler. Il est évident que ces
disques ont été employés, mais il paraît impossible d’indi-
quer à quelle époque, peut-être longtemps après Phayllos.

5. Le disque se voit quelquefois en profil.
 
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