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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Recherches sur l'histoire de l'orfèvrerie française, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0046

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L'ORFÈVRERIE FRANÇAISE. kl

détaillée de cette pièce élégante. L'image ici vaut mieux que le mot. Qu'il
nous suffise donc d'indiquer qu'Etienne Delaulne, s'inspirant d'une idée
déjà mise en œuvre par les Italiens, a représenté le groupe nu des trois
Grâces, supportant, sur leurs têtes légèrement penchées, une conque aux
profils délicieusement décorés. Une bacchanale d'enfants s'enroule aux
flancs, du vase que surmonte un appendice mobile, dont la forme pyra-
midale donne de la légèreté au petit monument. Le groupe principal re-
pose sur un socle orné de quatre têtes capricieusement souriantes, et au-
quel servent de point d'appui de petites boules tenues par quatre serres
d'aigles. Tout cela est fantasque et charmant : nulle exagération, d'ail-
leurs, et nulle violence.Delaulne interprète librement la donnée italienne :
le naturalisme empiète un peu sur l'idéal dans le galbe de ses trois
femmes nues ; mais le bas-relief de la conque est du goût le plus heureux,
et l'ensemble se compose avec proportion, avec sagesse. Ce caractère se
retrouve dans toutes les œuvres de Delaulne. C'est là évidemment un
autre art que celui de Benvenuto : ne semble-t-il pas que le goût fran-
çais, las de se sentir enchaîné par son admiration pour l'Italie, va s'af-
firmer bientôt par des créations originales et affranchir enfin son caprice
si longtemps captif?

PAUL MANTZ.

{Ut suite au prochain numéro.)
 
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