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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 2
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Miller, Emmanuel: De quelques marbres antiques envoyés d'Italie au connétable de Montmorency
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0082

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76 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Ces réflexions nous sont suggérées par un livre plein d'intérêt que
nous avons déjà eu l'occasion de citer dans cette Revue : nous voulons
parler de la Renaissance des arts à la cour de France, dont il n'a encore
paru que le tome premier. Nous regrettons bien vivement, surtout en ce
moment, de n'avoir pas sous les yeux le deuxième qui doit être consacré
à la sculpture, et dont le dernier chapitre est ainsi conçu : «12, La
chambre des singularités, le cabinet et le magasin des antiques, les
tableaux, sculptures et joyaux exposés clans les appartements, origine
des musées royaux. » Peut-être y trouverions-nous, dans la dernière par-
tie surtout, Origine des musées royaux, des renseignements qui nous
permettraient d'établir l'histoire et de fixer le sort de certains marbres
antiques qui ont été envoyés en France vers la fin de Tannée 1555. Dans
tous les cas, ce fait intéresse l'histoire de notre musée et prendra place
certainement dans l'ouvrage de M. de Laborde. Nous sommes de ceux
qui aiment et l'auteur et ses livres, et si nous nous permettons de lui
faire un peu la guerre, c'est uniquement dans l'intérêt de l'histoire de
l'art en France, histoire à laquelle il a déjà rendu tant de services, et dans
l'espérance qu'il nous fera jouir bientôt des documents curieux et inédits
qu'il tient en réserve depuis trop longtemps.

Parmi les personnages illustres qui ont le plus contribué à augmenter
les richesses littéraires de la bibliothèque impériale, nous devons citer en
première ligne le cardinal George d'Armagnac, qui fut successivement
évêque de Rodez1 et en même temps administrateur des évêchés de .
Yabres et de Lectoure, ambassadeur2 à Venise et à Rome, et créé cardinal
en 1544 par Paul III. C'est pendant son séjour auprès de ce pape qu'il
employa, à transcrire des manuscrits grecs, un célèbre calligraphe nommé
Christophe Auver ou Awer, dont la bibliothèque impériale possède plu-
sieurs manuscrits copiés au Vatican. A ce point de vue, le cardinal George
d'Armagnac m'intéressait vivement, et tout naturellement j'ai été conduit
à consulter sa correspondance originale, qui est conservée dans le fonds
de Gaignières sous le numéro 321. En parcourant ces lettres, dont la
plupart sont datées de Rome et adressées au connétable Anne de Montmo-
rency, j'en rencontrai plusieurs fort curieuses où se trouvent mentionnés
des marbres antiques qui ont été envoyés au connétable. Voici ces lettres,

4. La Biographie universelle de Michaud le fait évôque de Rhodes, erreur qui a
été scrupuleusement reproduite dans la nouvelle édition.

%. C'est à tort que George d'Armagnac ne figure point dans la liste des ambassa-
deurs près la cour de Rome, donnée dans Y Annuaire dp la Société de l'Histoire de
France, 4 848, p. 190.
 
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