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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 2
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Mantz, Paul: Recherches sur l'histoire de l'orfèvrerie française, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0106

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

dispositions de cet ordre, l'art, qui vole plus haut, n'en suit pas moins
les aventures où l'entraîne son libre essor. Les influences qu'il subit
viennent d'ailleurs. Au xvie siècle, c'est l'Italie qui donnait le ton, et tous
les peuples se mirent à chanter avec elle. L'action que l'art ullramontain
exerça sur l'orfèvrerie française fut d'abord heureuse; les maîtres ita-
liens n'apportaient pas de méthodes nouvelles, car le repoussé, la cise-
lure, la niellure, l'émaillerie, tous ces charmants procédés étaient connus
de nos artistes ; mais ils leur apprirent à les perfectionner, et, par-dessus
tout, ils leur enseignèrent la grâce. "Vers la fin du règne de François Ier,
les conseils de Benvenuto, trop bien obéis, faillirent pousser l'art dans
une voie d'exagération et de bizarre caprice; mais cette influence ne
s'étendit pas jusqu'à la fin du siècle, et sous Henri III, sous Henri IY,
l'orfèvrerie était redevenue à peu près française. L'émaillerie commence
alors à baisser, les formes s'alourdissent quelque peu, la joaillerie prend
le haut du pavé, l'art s'écrase sous le poids des diamants et des pierres
précieuses, et même des pierres artificielles dont l'ordonnance de 1599
n'arrêta point la fabrication. L'histoire de l'orfèvrerie française, en ce
siècle si troublé et si grand, se résume donc dans un fait principal, l'in-
fluence du goût italien subie avec ardeur par nos artistes, heureux de
trouver toute préparée la formule des élégances dont ils avaient en eux
le sentiment instinctif. Et nous n'en voulons nullement à nos orfèvres de »

*

s'être montrés aussi complaisants et d'avoir accepté, avec une intelligence |

o

si vive d'ailleurs, les leçons qui leur étaient offertes. A ceux qui ont le ?
charme, à ceux qui ont reçu les confidences de la Muse, la souveraineté 1
est justement dévolue, et nos maîtres ont bien fait de regarder d'abord du
côté de l'Italie, puisque ce fut le ciel italien qui s'empourpra le premier
des rayons de la nouvelle aurore.

y

PAUL MANTZ.

{La suite prochainement )

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