DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Galichon, Émile: Observations sur le recueil d'estampes du XVe siècle: improprement appele Giuoco di Tarocchi
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0154
RECUEIL D'ESTAMPES DU XVF SIÈCLE.
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dessiné les autres figures, aux membres souvent mal attachés, aux mains
et aux pieds estropiés, figures qui sont d'ailleurs toujours pleines de style,
et qui rappellent une grande époque et une puissante école.
Yasari nous apprend que Baccio Baldini, se sentant peu habile à des-
siner, se contenta souvent de graver sur les dessins de Sandro Boticelli,
qui, lui-même, fit quelques estampes. Par le même écrivain nous savons
aussi que ce peintre, fougueux partisan de Savonarole, fut accusé d'hérésie.
Pourquoi donc ne nous serait-il pas permis de conjecturer que le Giuoco
est une création symbolique de cet esprit aventureux, création inter-
prétée par Baldini, gravant tantôt d'après lui-même, et tantôt sur les
dessins de son maître ? Peut-être aussi ces estampes des Sibylles, faites
avec un sentiment des valeurs de tons qui fait pressentir un peintre,
sont-elles l'œuvre de Boticelli et non de Baldini ? Questions difficiles à
résoudre, et que nous soulevons seulement aujourd'hui, en en réservant
la solution pour le temps où le travail, l'expérience et un nouvel examen
nous auront rendu une pareille tâche plus abordable.
EMILE GALICHON.
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dessiné les autres figures, aux membres souvent mal attachés, aux mains
et aux pieds estropiés, figures qui sont d'ailleurs toujours pleines de style,
et qui rappellent une grande époque et une puissante école.
Yasari nous apprend que Baccio Baldini, se sentant peu habile à des-
siner, se contenta souvent de graver sur les dessins de Sandro Boticelli,
qui, lui-même, fit quelques estampes. Par le même écrivain nous savons
aussi que ce peintre, fougueux partisan de Savonarole, fut accusé d'hérésie.
Pourquoi donc ne nous serait-il pas permis de conjecturer que le Giuoco
est une création symbolique de cet esprit aventureux, création inter-
prétée par Baldini, gravant tantôt d'après lui-même, et tantôt sur les
dessins de son maître ? Peut-être aussi ces estampes des Sibylles, faites
avec un sentiment des valeurs de tons qui fait pressentir un peintre,
sont-elles l'œuvre de Boticelli et non de Baldini ? Questions difficiles à
résoudre, et que nous soulevons seulement aujourd'hui, en en réservant
la solution pour le temps où le travail, l'expérience et un nouvel examen
nous auront rendu une pareille tâche plus abordable.
EMILE GALICHON.