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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 3
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Ronchaud, Louis de: Les statues du Parthénon: Fronton oriental
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0156

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LES STATUES DU PARTHÉNON. U9

des colonnes de la façade, d'après des principes que M. Gockerell a mis
en lumière dans sa Description des marbres anciens du Musée Britan-
nique1, Au Parthénon, qui était un temple octostyle, il était de vingt à
vingt-cinq figures par chaque fronton2. On avait eu soin d'établir une
symétrie entre les groupes de statues et les dispositions de l'architecture,
comme il était nécessaire dans un édifice qui devait tirer tout son effet
de l'harmonie. Ce point réglé, la plus grande variété avait été apportée
dans la distribution et l'exécution des figures, de façon à faire naître, non
une régularité froide, mais une harmonie vivante. Rien n'avait été négligé
pour produire le plus bel effet à l'œil du spectateur. On verra, au sujet
des figures du fronton oriental, comment leur attitude avait été calculée
en vue de la distance et du point d'où elles devaient être regardées. Sans
aucun doute l'artiste avait aussi tenu compte des jeux de la lumière,
afin que chaque heure du jour amenât autant que possible pour les sta-
tues une distribution favorable des lumières ét des ombres. Ces considé-
rations étaient clans le génie de l'art grec, qui, sans cesse préoccupé de
l'harmonie, ne laissait rien au hasard de ce qui pouvait contribuer à la
faire naître. Afin de donner plus d'importance aux principales figures de
chaque composition, le sculpteur avait mis à profit la forme triangulaire
du cadre pour grandir au-dessus des autres les figures qui occupaient le
centre du tympan. Les figures latérales allaient en diminuant de propor-
tion en même temps que d'importance à mesure qu'elles s'éloignaient du
centre et se rapprochaient des angles. L'attention était ainsi appelée sur
les principaux acteurs de la scène représentée, sans que cette licence
habile eût rien de choquant pour l'œil. Le mélange des figures nues avec
les figures drapées, les différences d'âge et de sexe, l'association des ani-
maux à l'homme, étaient autant d'éléments de variété qui ne laissaient
point de place à la froideur ni à la monotonie.

Un dernier élément de variété, un moyen d'effet dont l'expérience ne
nous a pas appris à comprendre le charme, était emprunté à la couleur.
Les rênes des chevaux, les casques et les diverses pièces d'armures, la
lance de Minerve, le trident de Neptune, une foule d'accessoires étaient
en métal. Les yeux de quelques statues étaient animés par l'éclat de
pierres précieuses enchâssées dans les orbites. Afin de faire mieux res-
sortir la beauté des formes des statues et la richesse de leurs ornements,

\. Description of the anciens marbles in the British Muséum, part. VI, p. 24-26 ;
London, 1830.

2. Il était de onze à quinze dans le temple hexastyle d'Olympie et dans le temple
également hexastyle d'où ont été tirés les marbres d'Égine.
 
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