LES STATUES DU PARTHÉJNON.
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des ondes étaient sculptées sur la plinthe. La tête du Titan a disparu,
ainsi que les mains ; mais on possède à Londres le cou, les épaules et les
deux bras musculeux, roidis par l'effort \ Yisconti a comparé ce morceau,
pour la grandeur du style et la largeur de l'exécution, au célèbre torse
d'Apollonius 2.
Deux têtes de chevaux sont au Musée Britannique3 ; deux autres se
trouvent à Athènes4. Ces chevaux du Soleil semblent hennir à l'air du
matin et lancer la lumière de leurs naseaux, humides encore de la vague
marine. Une grande finesse d'exécution les distingue dans toutes les par-
ties dont la superficie est conservée. Malheureusement ces marbres ont
beaucoup souffert.
Venait ensuite le personnage à demi couché à qui M. Taylor Combe a
donné le nom de Thésée, sous lequel cette statue est devenue célèbre, et
qu'il faudrait, je crois, appeler Bacchus. C'est une des figures les plus
admirées parmi les statues du Parthénon. Elle est entière, à l'exception
des extrémités, telles que les pieds, les mains, le nez, qui ont disparu.
Malgré les dégradations de la superficie, cette figure conserve un charme
qui attire et captive longtemps le regard. L'équilibre parfait de toutes les
parties du corps, la noble pureté des contours, la grâce et le naturel de
la pose triomphent des mutilations et des altérations que cette figure a
subies, et semblent protester, au nom de l'immortalité de l'art, contre
les injures du temps. Lors de l'examen qui précéda l'acquisition de la
collection de lord Elgin pour le Musée Britannique, le Thésée et l'Ilyssus
(du fronton occidental) obtinrent une admiration unanime; des juges tels
que Charles Rossi, Alexandre Day, le peintre Lawrence, n'hésitèrent pas
à placer ces statues au-dessus de toutes celles qu'on connaissait alors, en
y comprenant le fameux Torse et cet Apollon du Belvédère tant loué par
Winckelmann5. Le sculpteur Westmacoat déclare qu'il regarde le Thésée
comme infiniment supérieur à l'Apollon6. Une opinion bien remarquable
fut émise par Benjamin West, l'illustre peintre d'histoire. Suivant lui,
«l'Apollon, le Torse et le Laocoon sont les produits d'un art systématique7
«mais on trouve dans le Thésée et dans l'Ilyssus la perfection de l'art7. »
\. Au Musée Britannique, n° 91.
2. Mémoire sur des ouvrages de sculpture du Parthénon, etc., p. 26. Paris, 1848.
3. N° 92.
4. Beulé, Acropole d'Athènes, t. IL p. 68.
5. Voyez Report from tke Select committee, p. 37, 38, 54. Londres, 4 816.
6. Ibid._, p. 35.
7. The Apollo of the Belvidere, the Torso, and the Laocoon are systematic art; the
Ilyssus stand suprême in art. {Report, etc., p. 59.)
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des ondes étaient sculptées sur la plinthe. La tête du Titan a disparu,
ainsi que les mains ; mais on possède à Londres le cou, les épaules et les
deux bras musculeux, roidis par l'effort \ Yisconti a comparé ce morceau,
pour la grandeur du style et la largeur de l'exécution, au célèbre torse
d'Apollonius 2.
Deux têtes de chevaux sont au Musée Britannique3 ; deux autres se
trouvent à Athènes4. Ces chevaux du Soleil semblent hennir à l'air du
matin et lancer la lumière de leurs naseaux, humides encore de la vague
marine. Une grande finesse d'exécution les distingue dans toutes les par-
ties dont la superficie est conservée. Malheureusement ces marbres ont
beaucoup souffert.
Venait ensuite le personnage à demi couché à qui M. Taylor Combe a
donné le nom de Thésée, sous lequel cette statue est devenue célèbre, et
qu'il faudrait, je crois, appeler Bacchus. C'est une des figures les plus
admirées parmi les statues du Parthénon. Elle est entière, à l'exception
des extrémités, telles que les pieds, les mains, le nez, qui ont disparu.
Malgré les dégradations de la superficie, cette figure conserve un charme
qui attire et captive longtemps le regard. L'équilibre parfait de toutes les
parties du corps, la noble pureté des contours, la grâce et le naturel de
la pose triomphent des mutilations et des altérations que cette figure a
subies, et semblent protester, au nom de l'immortalité de l'art, contre
les injures du temps. Lors de l'examen qui précéda l'acquisition de la
collection de lord Elgin pour le Musée Britannique, le Thésée et l'Ilyssus
(du fronton occidental) obtinrent une admiration unanime; des juges tels
que Charles Rossi, Alexandre Day, le peintre Lawrence, n'hésitèrent pas
à placer ces statues au-dessus de toutes celles qu'on connaissait alors, en
y comprenant le fameux Torse et cet Apollon du Belvédère tant loué par
Winckelmann5. Le sculpteur Westmacoat déclare qu'il regarde le Thésée
comme infiniment supérieur à l'Apollon6. Une opinion bien remarquable
fut émise par Benjamin West, l'illustre peintre d'histoire. Suivant lui,
«l'Apollon, le Torse et le Laocoon sont les produits d'un art systématique7
«mais on trouve dans le Thésée et dans l'Ilyssus la perfection de l'art7. »
\. Au Musée Britannique, n° 91.
2. Mémoire sur des ouvrages de sculpture du Parthénon, etc., p. 26. Paris, 1848.
3. N° 92.
4. Beulé, Acropole d'Athènes, t. IL p. 68.
5. Voyez Report from tke Select committee, p. 37, 38, 54. Londres, 4 816.
6. Ibid._, p. 35.
7. The Apollo of the Belvidere, the Torso, and the Laocoon are systematic art; the
Ilyssus stand suprême in art. {Report, etc., p. 59.)