Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Blanc, Charles: Le tombeau de M. Lenormant à Athènes
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0175

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
168

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

sés par M. Philippe Jean, bibliothécaire du roi, lequel jouit en Grèce
d'une grande réputation d'habileté dans la composition des inscriptions
en vers de style antique. La tombe est placée sur le sommet même de la
hauteur de Golone, sur la terrasse aplanie qui supportait le temple des
Furies où les antiques Athéniens montraient le tombeau d'OEdipe, un peu
en avant de la stèle qui recouvre les cendres d'un autre martyr de la
science archéologique, Ottfried Mùller, frappé à Delphes, comme M. Le-
normant à Épidaure, par l'influence dévorante des climats de l'Orient.

La cérémonie d'inauguration de cette tombe a eu lieu le 4 3 novembre
dernier en présence de nombreux assistants. La municipalité d'Athènes,
les personnages les plus distingués de cette ville dans la politique, dans
la science et dans les lettres, s'étaient réunis pour honorer la mémoire du
défenseur infatigable de leur pays. La légation de France, l'état-major
de notre station navale du Levant et tous les Français présents à Athènes
étaient aussi à Golone pour s'associer à cet hommage rendu par les Grecs
à notre pays dans la personne d'un des hommes qui font sa gloire scien-
tifique. Nous croyons être agréables à nos lecteurs en publiant l'éloquent
discours prononcé dans cette circonstance par M. A.-R. Rhangabé, cor-
respondant de l'Institut de France, l'un des savants et des littérateurs
les plus éminents de la Grèce moderne :

« Lorsqu'il y a un an, presque au même jour, une mort prématu-
rée enleva, dans la force de l'âge et de l'activité, le savant éminent que
pleure sa famille, que de nombreux amis regrettent et qui a laissé dans
la science un vide si difficile à remplir, son corps fut rendu à la France,
afin qu'il reposât sur la terre qui l'avait vu naître et où s'était écoulée sa
vie. Mais la Grèce a gardé comme un bien qui lui appartenait légitime-
ment le cœur de cet illustre savant, et elle le dépose aujourd'hui dans son
sol classique avec un sentiment d'amour et de reconnaissance. En effet,
ce noble cœur, quand il battait plein de vie, était le foyer des plus
ardentes sympathies pour elle.

« Au début de la lutte de l'indépendance hellénique, lorsque
les généreux champions de la liberté étonnèrent le monde par leur
courage et leur persévérance, à ce spectacle d'une poignée d'hommes
triomphant de myriades de barbares, de petites barques engageant le
combat contre des flottes entières et les incendiant, et du trépas, plus
glorieux que la victoire, auquel couraient ceux qui n'espéraient plus de
vaincre, des encouragements et des applaudissements unanimes saluèrent
les efforts des Grecs dans toutes les parties de l'Europe et jusqu'aux extré-
mités de l'Amérique, et l'enthousiasme des peuples força les gouverne-
 
Annotationen