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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 3
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Blanc, Charles: Le tombeau de M. Lenormant à Athènes
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0180

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LE TOMBEAU DE M. LENORMÀNT, A ATHÈNES. 173

a Si la sincérité du cœur augmente l'efficacité des vœux, espérons que
ceux qu'inspirait il y a un an à Charles Lenormant son amour pour notre
pays, non moins ardents et non moins sincères que ceux qu'il y a trois
mille ans la reconnaissance inspirait à OEdipe, ne seront pas suivis de
moins d'effet s'ils trouvent aussi chez nous la sagesse et les vertus qui
peuvent les faire fructifier. Puisse cette stèle et celle qui s'élève à côté
d'elle comme une sœur, placées toujours sous les yeux du peuple d'Athènes
comme des sentinelles avancées de la phalange des amis étrangers de
notre patrie, nous rappeler toujours leurs vœux et leurs espérances pour
nous et nous détourner des fautes qui pourraient rendre vains ces vœux
et ces espérances. Puisse aussi le souvenir des sentiments qu'exprime
l'érection de ce monument d'honneur par la commune d'Athènes apporter
quelque consolation à la famille affligée du noble philhellène, particuliè-
rement à la vénérable compagne qui partageait ses vertus et ses senti-
ments, et à son fils, digne héritier de son érudition et de son philhel-
lénisme! Que la terre de cette colline historique soit légère au cœur
de celui qui y ajoute un nouveau titre de gloire! »

Une circonstance fortuite nous a empêché, pendant notre séjour en Grèce, d'assister
à la cérémonie d'inauguration qui vient d'être racontée. Dans l'ignorance du jour qui
avait été fixé pour cette cérémonie, nous avions pris avec trois compagnons de voyage
l'engagement d'aller à Rhamnus visiter les restes du fameux temple de Némésis. Nos
préparatifs étaient faits, les voitures louées, et déjà des chevaux nous attendaient à Mara-
thon (car c'est toute une affaire, en Grèce, qu'une excursion de cinq ou six lieues), lors-
que nous apprîmes la décision de la municipalité d'Athènes. Il ne dépendait plus de
nous d'ajourner un voyage dont les arrangements étaient compliqués et qui devait se
faire à frais communs avec des personnes forcées de partir pour Constantinople à leur
retour de Rhamnus. Ce fut un vif regret pour nous. Du moins pouvons-nous affirmer
par le témoignage de tous les Français présents à l'inauguration, et notamment du
très-honorable ministre de France, combien elle fut touchante et solennelle. Gomment
n'être pas ému, en effet, des rapprochements que mettait si bien en relief l'admirable
discours de M. Rhangabé, et de ces vers de Sophocle qui avaient tant de poésie, tant
de grandeur, prononcés à deux pas des jardins d'Académus, en ces lieux tragiques
où Œdipe, à bout d'infortunes, était venu expirer, passant des ténèbres de sa vie dans
la nuit de la mort..., enfin tout à côté de la stèle qui recouvre les cendres d'Ottfried
Millier, au milieu de cet incomparable paysage qui se déroule entre l'Hymette et le
Parnès, et que termine au loin... le Gythéron !

Ch. B.

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