DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Darcel, Alfred: Les trésors sacrés de Cologne: dessinés et décrits par Franz Bock
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
pent le long des toits et qui se dressent sur leur faîte, fondus à cire per-
due , puis ciselés, composés de vigoureux feuillages où s'embarrassent
hommes et bêtes, sont parmi les fontes les plus belles et les plus riches
qu'il nous ait encore été permis de voir. Un archange et un séraphin émail-
lés sur la châsse de Saint-Maur sont des chefs-d'œuvre de grand style, et à
comparer, pour la tournure, à ce que le dessin a jamais tracé déplus beau.
D'autres églises de Cologne possèdent encore des pièces d'orfèvrerie,
entre autres Saint-Géréon, Saint-André, les Saints-Apôtres. Nous emprun-
tons encore au Manuel d'orfèvrerie la gravure placée en tête de ces lignes
et représentant un calice du xne siècle qui appartient à l'une d'elles. Une
copie fort habile de cette pièce existait dans la collection Fould en guise
d'original. « Les douze apôtres y sont gravés à mi-corps sur le bord de la
coupe, et l'officiant ne peut y tremper ses lèvres, observe M. Didron, sans
embrasser, pour ainsi dire, les premiers amis du Sauveur, ceux qui ont
participé les premiers au mystère eucharistique. »
Mais il faudrait un livre pour décrire tous ces trésors, ainsi que des
planches nombreuses pour aider à leur description et les rendre plus pré-
sents aux yeux et à la pensée. M. l'abbé F. Bock, de Cologne, a fait ce livre
dont une traduction française est en cours de publication chez MM. A.
Morel et Cie, à Paris. Ce livre est un guide excellent à travers les monu-
ments d'orfèvrerie et d'ivoirerie, de fonte et de broderie que possèdent les
églises de Cologne, un souvenir pour ceux qui ont vu et une excitation à
aller voir pour les autres. Des planches nombreuses, lithographiées à
deux teintes, représentent tous les objets sur une petite échelle, il est
vrai, mais elles en donnent une idée suffisante. Les archéologues, gens
difficiles, désireraient plus de rigueur dans la forme, plus de caractère
dans le dessin, ainsi que des détails précis et des descriptions plus éten-
dues; mais ils doivent encore remercier M. l'abbé Bock de leur avoir
donné un mémento aussi complet des trésors sacrés de Cologne. Nous
espérons qu'il y joindra les quelques monuments ecclésiastiques que pos-
sède le musée de la ville, et qu'il complétera ainsi l'énumération de tout
ce qui est renfermé dans la cité où son activité a donné une si grande
impulsion aux travaux archéologiques. Aujourd'hui, il prépare un ou-
vrage semblable au précédent sur le trésor d'Aix-la-Chapelle, qui est tout
un musée. Celui d'Essen viendra sans doute ensuite, et, pour peu que
cette ardeur au travail continue, nous aurons un jour, grâce à lui, la con-
naissance de ce que l'Allemagne du moyen âge possède de plus précieux.
ALFRED D AR GEL.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
pent le long des toits et qui se dressent sur leur faîte, fondus à cire per-
due , puis ciselés, composés de vigoureux feuillages où s'embarrassent
hommes et bêtes, sont parmi les fontes les plus belles et les plus riches
qu'il nous ait encore été permis de voir. Un archange et un séraphin émail-
lés sur la châsse de Saint-Maur sont des chefs-d'œuvre de grand style, et à
comparer, pour la tournure, à ce que le dessin a jamais tracé déplus beau.
D'autres églises de Cologne possèdent encore des pièces d'orfèvrerie,
entre autres Saint-Géréon, Saint-André, les Saints-Apôtres. Nous emprun-
tons encore au Manuel d'orfèvrerie la gravure placée en tête de ces lignes
et représentant un calice du xne siècle qui appartient à l'une d'elles. Une
copie fort habile de cette pièce existait dans la collection Fould en guise
d'original. « Les douze apôtres y sont gravés à mi-corps sur le bord de la
coupe, et l'officiant ne peut y tremper ses lèvres, observe M. Didron, sans
embrasser, pour ainsi dire, les premiers amis du Sauveur, ceux qui ont
participé les premiers au mystère eucharistique. »
Mais il faudrait un livre pour décrire tous ces trésors, ainsi que des
planches nombreuses pour aider à leur description et les rendre plus pré-
sents aux yeux et à la pensée. M. l'abbé F. Bock, de Cologne, a fait ce livre
dont une traduction française est en cours de publication chez MM. A.
Morel et Cie, à Paris. Ce livre est un guide excellent à travers les monu-
ments d'orfèvrerie et d'ivoirerie, de fonte et de broderie que possèdent les
églises de Cologne, un souvenir pour ceux qui ont vu et une excitation à
aller voir pour les autres. Des planches nombreuses, lithographiées à
deux teintes, représentent tous les objets sur une petite échelle, il est
vrai, mais elles en donnent une idée suffisante. Les archéologues, gens
difficiles, désireraient plus de rigueur dans la forme, plus de caractère
dans le dessin, ainsi que des détails précis et des descriptions plus éten-
dues; mais ils doivent encore remercier M. l'abbé Bock de leur avoir
donné un mémento aussi complet des trésors sacrés de Cologne. Nous
espérons qu'il y joindra les quelques monuments ecclésiastiques que pos-
sède le musée de la ville, et qu'il complétera ainsi l'énumération de tout
ce qui est renfermé dans la cité où son activité a donné une si grande
impulsion aux travaux archéologiques. Aujourd'hui, il prépare un ou-
vrage semblable au précédent sur le trésor d'Aix-la-Chapelle, qui est tout
un musée. Celui d'Essen viendra sans doute ensuite, et, pour peu que
cette ardeur au travail continue, nous aurons un jour, grâce à lui, la con-
naissance de ce que l'Allemagne du moyen âge possède de plus précieux.
ALFRED D AR GEL.