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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 4
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Mouvement des arts et la curiosité
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0264

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256

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

— Le château de Blenheim (Angleterre), appartenant au duc de Marlborough, vient
d'être détruit par un incendie. La célèbre galerie de tableaux du Titien réunie dans ce
magnifique château n'existe plus. Les Titien, au nombre de neuf, qui avaient été don-
nés par Victor-Amédée de Sardaigne au fameux duc de Marlborough, ont été la proie
des flammes. VEnlèvement de Proserpine, par Rubens, a été également brûlé. Il ne
reste plus de cette galerie de Blenheim que la description qu'en a faite M. le docteur
Waagen dans ses Treasures of art in Great-Britain.

— Une exposition des beaux-arts va s'ouvrir à Florence. La ville a fait construire
ad hoc un superbe local dont le dessin est déjà arrivé à Paris. Notre correspondant,
M. Emiliani Giudici, ne manquera pas de nous envoyer un compte rendu de ce Salon
florentin, et il faut espérer que la patrie de Michel-Ange n'aura pas eu besoin d'un Mé-
dicis ou d'un grand-duc pour se montrer digne du nom qu'elle porte.

— Un des meilleurs élèves de M. Picot, M. Philippe, vient d'appeler le public à le
juger avant l'ouverture du Salon. Il a exposé depuis quelque temps, dans le foyer du
Théâtre-Lyrique, un portrait de madame Pauline Yiardot. C'est dans sa grande création
d'Orphée qu'il a représenté la tragédienne inspirée, comme l'avait déjà fait la Gazette
des Beaux-Arts. Vue jusqu'à mi-jambes, les yeux levés vers le ciel, Orphée soutient sa
lyre par un mouvement noble et facile, et semble écouter le dernier écho des plaintes
qu'elle vient d'adresser aux dieux infernaux. En attendant l'opinion de celui de nos
collaborateurs qui rendra compte du prochain Salon, nous pouvons affirmer que c'est
là une peinture sérieusement étudiée et de cette ressemblance que seules peuvent inspi-
rer les grandes figures : l'âme transparaît et éclaire l'œuvre.

— Par décret du 26 janvier 1861, ont été nommés : conservateur adjoint des musées
égyptiens, au musée du Louvre, M. Devéria, en remplacement de M. Mariette, nommé
conservateur adjoint honoraire; conservateur adjoint au musée du Luxembourg, M. le
marquis de Chennevières, en remplacement de M. Naigeon, admis à la retraite et
nommé conservateur adjoint honoraire; conservateur adjoint au musée des Souverains,
au musée du Louvre, M. Sauzay; conservateur adjoint au musée du Louvre, M. Daudet,
en remplacement de M. le marquis de Chennevières.

— Les amateurs de Paris sont tous allés voir chez M. Clément un merveilleux dessin
de Raphaël, représentant la première pensée, ou du moins une légère variante de la
Belle Jardinière. Ce dessin à la plume, d'une grâce indicible, semblait revenir de
droit au musée du Louvre, qui en possède la peinture. Aussi l'administration des mu-
sées a-t-elle été sur le point d'acquérir ce dessin; mais, faute de décision, elle l'a
laissé échapper, et c'est M. Arozarena qui l'a acheté au prix de douze mille francs.

— Une exhibition nouvelle de peintures et dessins vient de s'ouvrir au boulevard
des Italiens. On y a exposé la naïade de M. Ingres, déjà si célèbre sous le nom de la
Source. Ce chef-d'œuvre de grâce, de style et d'exécution méritait une place plus dis-
tinguée. L'école française, depuis qu'il y en a une, n'a jamais produit une figure plus
admirable. Le public peut, à l'heure qu'il est, juger M. Ingres tout entier, en allant
voir la Source au boulevard des Italiens, et les cent merveilleux dessins du maître rue
de Provence, au Salon des Arts unis.

Le rédacteur en chef : CHARLES BLANC.

Le directeur - gérant : EDOUARD HOUSSAYE.

PARIS. ~ IMPRIMERIE OE J. GLAYE , RDE S AINT-REN OIT, 7.
 
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