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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 9.1861

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Nr. 6
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Pauthier, Guillaume: Des curiosités chinoises exposées aux Tuileries
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https://doi.org/10.11588/diglit.17225#0378

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368 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

fectionner d'aussi grands objets d'art. Le travail de ces pièces, de dimen-
sions jusqu'ici inconnues en Europe, est moins fini, moins délicat que
celui des petits objets de même nature, parce que leurs dimensions ne le
comportent pas ; c'est comme la peinture des grands tableaux comparée à
celle des miniatures. Gela nuirait à l'effet qu'ils doivent produire. Mais il
ne faudrait pas en conclure que l'art en Chine ne peut atteindre à la per-
fection du genre. J'ai vu de petits objets provenant de la même origine,
entre autres un tout petit vase, également en émail cloisonné, du travail
le plus fini qu'il soit possible de voir. Ce petit bijou porte aussi, sous le
pied, une inscription chinoise qui prouve qu'il a été fait sous le règne de
l'empereur Tao-Kouang(de 1821 à 1850). Il est donc aussi très-moderne.
L'art de fabriquer des émaux cloisonnés est donc encore maintenant pra-
tiqué en Chine. Seulement, il est probable qu'on n'y fait plus de grandes
pièces comme celles qui sont exposées, parce qu'il n'y a plus d'empereurs
grands amateurs de la littérature et des arts, comme les célèbres Khang-
Hi et Khien-Loung, et que l'industrie des artistes s'est reportée sur les
petits objets, d'un travail moins long et d'un débit plus facile.

La plupart des objets d'art provenant du palais d'été de l'empereur
Hien-Foung portaient des étiquettes chinoises qui pouvaient être utiles à
conserver, et qui prouvaient avec quel soin minutieux les conservateurs
du musée impérial de Yuen-ming-Yuen, et même les préposés à la garde-
robe de l'empereur, remplissaient leurs fonctions. Je tiens de la généro-
sité de M. le lieutenant-colonel d'état-major Campenon un bracelet
bouddhique en gros grains d'une espèce de terre cuite, sur chacun des-
quels sont représentées des tiges de l'herbe konsa, employée dans les
cérémonies bouddhiques, avec deux grains plus gros en pierre dure, cou-
leur rosée, et quelques petits objets suspendus par des cordons de soie.
A ce bracelet sont attachées deux étiquettes en caractères chinois, qui
signifient ceci :

Première étiquette : « Sixième année du règne de Tao-Koaang (1826),
a onzième lune, neuvième jour, l'empereur perd une petite perle et deux
« petits ornements ronds (kho). » — Les petits objets perdus ont été re-
trouvés et sont rattachés par un nœud au bracelet.

Deuxième étiquette : « Quatrième année du règne de Hien-Foung (1854),
« douzième lune, au commencement du septième jour, l'empereur perd
« un petit pendant en bois. »

On voit par là que l'amulette bouddhique en question, sous forme de
bracelet, porte avec elle son histoire.

Il y a cependant quelques-uns des objets exposés sur les deux éta-
gères, et des moins précieux, qui portent aussi des étiquettes, mais d'une

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