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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Vitet, Louis: De quelques moulages d'après l'antique exposés à l'École des Beaux-Arts
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0036

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DE QUELQUES MOULAGES D'APRÈS L'ANTIQUE. 31

nombreux moulages bien faits, bien dirigés, la connaissance et l'étude
des chefs-d'œuvre de la sculpture antique.

Deux mots encore sur quelques-uns des plâtres exposés à l'École
des beaux-arts. Peut-être ces fragments de stèles funéraires sont-ils
un peu nombreux : on y trouve çà et là de naïves et charmantes
figures, mais ce genre de sculpture sent un peu la fabrique; ce sont
de curieux échantillons d'un travail de manœuvres, dont, il est vrai,
chez nous bien des maîtres pourraient s'enorgueillir. Une de ces stèles
cependant mérite une mention particulière, soit par ses dimensions,
soit par son style et par la nature du sujet : c'est celle qui repré-
sente l'ombre d'un père apparaissant à son fils qui le pleure. II y a dans
l'attitude et dans la figure du iils je ne sais quoi de rêveur et de tendre
que la statuaire antique a rarement exprimé avec un tel bonheur. Ce sont
aussi deux morceaux d'un grand prix que ces deux petits fragments
trouvés dans le déblayement de l'Acropole et représentant, l'un des dan-
seuses du type le plus fin et le plus élancé, l'autre des athlètes se grat-
tant avec le strigile. Nous signalons enfin comme curiosité cette statue
à peine dégrossie, qu'une cause inconnue a fait abandonner par l'ar-
tiste ; trouvée dans la carrière en cet état d'ébauche, elle a cela de
remarquable que le marbre, dans la partie inférieure, n'a pas la dimen-
sion nécessaire pour l'achèvement de la figure. 11 y a donc lieu de croire
que le sculpteur, procédant à la façon de Michel-Ange, avait attaqué le
marbre du premier jet, sans modèle préalable et sans metteur au point.
Du reste, il est douteux que la statue fût devenue un chef-d'œuvre; elle
doit appartenir à l'époque de la domination romaine. Ce n'en est pas
moins un précieux témoignage pour l'histoire de la sculpture antique
que cette statue ébauchée, et M. F. Lenormant a bien fait d'en rapporter
l'empreinte. Ce qui nous semble digne d'éloges dans les choix qu'il a
faits, c'est qu'il s'est préoccupé tout à la fois de l'art et de son histoire.
Sans avoir enrichi la collection de l'École des Beaux-Arts de chefs-
d'œuvre hors ligne et inconnus, il a dignement rempli sa mission en
fournissant d'amples sujets d'étude et aux artistes et aux archéologues.

I.. VITET.
 
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