Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Baschet, Armand: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0092

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE

DE LA GAZETTE DES BEAUX-AUTS

Modène, 4' décembre 1861.

Monsieur le Rédacteur,

Le document que je vous adresse appartient, sans conteste, à la chronique d'une
Gazette des Beaux-Arts telle que celle que vous dirigez. Il a le mérite d'avoir été
officiellement copié sur l'authentique; je vous le donne aussi comme inédit.

Lorsque M. le duc de Modène eut décidé de fuir le duché italien qu'il gouvernait
en Allemand, il se préoccupa de charger ses fourgons d'une multitude do choses qu'il
se crut en droit de regarder comme de son domaine privé. Parmi ces choses,
plusieurs — et des plus précieuses— dépendaient depuis longtemps de la bibliothèque
et de la galerie publiques. Il no nous appartient pas de discuter la raison plus ou
moins valable (en tant que droit) de cet enlèvement. La matière est délicate, et elle est
attenante aux articles de cette procédure exceptionnelle qui se juge entre souverain
et nation. Il va de soi-même que je ne fais allusion ici qu'aux objets rendus de la
chose publique par leur désignation aux catalogues respectifs do la bibliothèque d'une
pari, et de la galerie de tableaux d'une autre part. 11 serait, en effet, non-seulement
puéril, mais même de peu do bonne foi, de trouver mauvais que M. le duc de Modène
ait emporté telles et telles choses de ses appartements, que ce soient livres, tableaux,
diamants ou manuscrits. Il n'est d'ailleurs ni de la convenance ni de l'utilité de la
Gazette de prétendre établir un tel procès : il s'agit seulement ici d'objets d'art et de
curiosité d'une valeur extraordinaire qui étaient à Modène et qui n'y sont plus; la
Gazelle constate le fait et indique les objets.

Cela dit, je reviens au fait.

Au mois d'avril 18S9, M. le duc do Modène, forcé do reconnaître qu'il avait affaire
à des sujets moins que disposés à se maintenir sous sa puissance et sous son gouver-
nement, voyant, de plus, que l'usage de la violence et du châtiment était incompatible
avec les événements, M. le due de Modène, dis-je, fit ses bagages et les manda à
l'adresse de l'Autriche, où il ne manque ni do maisons, ni do cousins. Parmi les
trésors qu'il voulut rendre fugitifs comme lui, M. le duc pensa à tels précieux
manuscrits, à tels uniques recueils et à telles œuvres de peinture que gardaient la
Bibliothèque et le Musée. Une liste fut dressée par des gens fort capables, et som-
 
Annotationen