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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 3
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Burty, Philippe: Exposition de la Société des Amis des Arts de Lyon
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0291

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EXPOSITION

DE LA SOCIÉTÉ DES AMIS DES ARTS DE LYON

Lyon, 10 février 1802.

Vous avez désiré, mon cher directeur, que j'abandonne pour quelques jours l'hôtel
Drouot et ses agitations maladives, et que j'aille demander à cette Société lyonnaise
qui nous est si fraternellement sympathique ce que ses efforts ont pu réaliser cette
année encore pour la cause des beaux-arts.

J'avais donc un grand désir d'étudier sur son propre terrain cette école dans laquelle
murmurent des élèves insoumis, et de revoir cette galerie des peintres lyonnais que
nous avions parcourue ensemble l'an dernier. Malgré l'éloquence des réclamations de la
Société des Beaux-Arts elle-même (réclamations dont M. Paul Manlz s'était fait ici l'écho
l'an dernier), la municipalité lyonnaise n'a point encore assigné de local particulier à
l'exposition des peintres vivants. Chaque année une barrière de planches s'élève
brutalement devant les tableaux de maîtres consacrés par le temps, rendus illustres
par une renommée européenne, devenus l'aliment le plus pur que l'on puisse offrir à la
foule et aux études dos jeunes gens. Une ventilation insuffisante peut causer à ces
toiles les plus graves dommages, et c'est avec un sentiment d'amertume dont on ne
peut se défendre que l'on cherche à deviner l'Ascension du Pérugin à travers un
envoi de l'école de Dusseldorf.

Encore un reproche : — car noblesse oblige, et l'on peut dire ses vérités à la seconde
capitale de l'empire; — si l'on cache sans pitié dans ce palais Saint-Pierre les maîtres
anciens, on y place si mal les maîtres contemporains que le résultat est presque le
môme. A tous égards, la Mort de Marc-Aurèle compte dans l'œuvre de M. Delacroix,
et l'intention du ministre, en l'offrant à l'un des premiers musées de la France, n'était
assurément point qu'elle fût accrochée, à vingt pieds de haut, dans l'angle d'une salle,
au-dessus d'une fausse porte, comme un trumeau passé de mode, et sous l'action meur-
trière d'un jour qui la frise de profil. Nous ne voulons la mort de personne ; mais, de
grâce, que l'on descende au plus vite quelque Bonnefond, et que l'on rende à M. Eugène
Delacroix une place plus digne du rang qu'il occupe dans l'art contemporain.

Mais j'ai hâte de terminer ces récriminations et de parcourir l'exposition de cette
Société si dévouée aux intérêts des artistes. Vous n'ignorez plus, monsieur, depuis
l'excellent travail de M. Léon Lagrange, que la Société dos Arts à Lyon a été fondée
en 1836; qu'après avoir heureusement traversé les crises les plus graves, elle fonc-
tionne aujourd'hui avec une régularité parfaite; que ses revenus sont relativement
considérables, et que ses achats antérieurs l'ont favorablement notée dans les ateliers
français et étrangers. Ce n'est pas, suivant moi, que la Société ne doive modifier pro-
fondément son système d'acquisition, et au iieu do diviser une somme importante
 
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