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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 2
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Livres d'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0193

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LIVRES D'ART

Le Palais [mpéri il de Constantinople au \c siècle, par M. Jules Labarte.
1 vol. grand in-h" de 2/i0 pages avec 3 plans. — Librairie archéolo-
gique de Didron; Paris, 1861.

Lorsque l'on nous parlait des merveilles do la cour do Byzance, nous songions aux
récits dos conteurs orientaux, et nous étions forcés do nous créer un palais imaginaire,
faute do courage pour lire les livres qui nous eussent donné accès dans le palais
réel qu'habitaient les successeurs efféminés dos Césars. Mais ces livres, où les
autours byzantins et même des empereurs avaient décrit les palais élevés sur le Bos-
phore, et raconté les cérémonies dont ils avaient été les témoins ou les acteurs,
M. Jules Labarte a eu le courage de les lire et de les commenter pour nous. Avec
leur aide, il a fait une œuvre étonnante, quelque chose comme une de ces resti-
tutions qui ont illustré le nom do Cuvier. Le grand naturaliste, avec quelques osse-
ments fossiles, reconstitua les animaux contemporains des premiers âges du monde;
M. Jules Labarte, avec les deux obélisques de la place At-Meïdan et l'église Sainte-
Sophie, a reconstitué le plan des palais habités par les anciens empereurs d'Orient. Si,
par impossible, les monstrueux animaux que les savants anglais se sont imaginé de
mouler en ciment dans les jardins de Sydenham venaient à s'animer, peut-être la nature
reconnaîtrait-elle les aînés de ses enfants. De môme, si des fouilles exhumaient sous les
maisons sordides de la Constantinople moderne les substructions de l'ancien palais
qu'elles recouvrent, le plan que l'on restaurerait ainsi ne serait guère différent de celui
que M. J. Labarte a tracé sur le papier. Il existerait certainement des dissemblances
dans les détails, mais non dans l'ensemble, tant l'auteur semble avoir judicieusement
interprété et combiné les textes dont il s'est servi.

L'ancien palais des empereurs do Constantinople s'étendait à l'est de la place At-
Meïdan, qui recouvre l'ancien Hippodrome, et au sud de Sainte-Sophie, au-dessous,
par conséquent, du palais actuel du Grand Seigneur. Les constructions diverses du
palais s'alignaient soit avec l'Hippodrome, soit avec Sainte-Sophie, dont les axes se ren-
contrent à angle droit. Il couvrait une surface -un peu supérieure à celle qu'occupent
le Louvre et les Tuileries; mais la symétrie était la moindre de ses beautés.

Commencé par Constantin, il fut considérablement augmenté vers l'orient par le
successeur do Justinien, l'empereur Justin [I, auquel on doit le Chrysotriclinium,
 
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