DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Delaborde, Henri: La collection de tableaux de M. Le Comte Duchatel, 1, École italienne, école française: les cabinets d'amateurs
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0009
LES CABINETS D'AMATEORS
LA COLLECTION DE TABLEAUX
DP, M. LU COU TU DUC II A T F. I.
ECOLE ITALIENNE, ECOLE KltANÇAISE
es collections particulières d'objels d'art
réunis à loisir et sévèrement cboisis sont devenues assez rares en Fi ance.
Ce n'est pas, tant s'en faut, que le nombre des curieux ait diminué depuis
le commencement du siècle ou que le goût de la possession se soit refroidi
parmi nous. A aucune époque peut-être ce goût n'a été aussi général ni
en apparence aussi vif, mais il a beaucoup perdu assurément du caractère
sérieux et de la stabilité qu'il avait autrefois. En se compliquant cbez les
uns de certaines préoccupations fort étrangères à l'amour du beau, il n'est
guère qu'une forme ou un déguisement de l'esprit de négoce : il se réduit,
en réalité, à l'ambition de céder un jour aux conditions les plus avanta-
geuses ce qu'on a eu l'adresse de découvrir ou la bonne fortune de ren-
contrer. Pour les autres, il s'agit seulement d'alimenter une passion
passagère, de satisfaire un caprice bien plutôt qu'un besoin de l'intelli-
gence, l'ar désœuvrement, par vanité quelquefois, ou simplement pour
suivre l'exemple d'autrui, on s'enrôle parmi les amateurs d'estampes, de
curiosités ou de tableaux, jusqu'au jour où, la satiété survenant, on
congédie sans regret une manie dont on remet au commissaire-priseur le
LA COLLECTION DE TABLEAUX
DP, M. LU COU TU DUC II A T F. I.
ECOLE ITALIENNE, ECOLE KltANÇAISE
es collections particulières d'objels d'art
réunis à loisir et sévèrement cboisis sont devenues assez rares en Fi ance.
Ce n'est pas, tant s'en faut, que le nombre des curieux ait diminué depuis
le commencement du siècle ou que le goût de la possession se soit refroidi
parmi nous. A aucune époque peut-être ce goût n'a été aussi général ni
en apparence aussi vif, mais il a beaucoup perdu assurément du caractère
sérieux et de la stabilité qu'il avait autrefois. En se compliquant cbez les
uns de certaines préoccupations fort étrangères à l'amour du beau, il n'est
guère qu'une forme ou un déguisement de l'esprit de négoce : il se réduit,
en réalité, à l'ambition de céder un jour aux conditions les plus avanta-
geuses ce qu'on a eu l'adresse de découvrir ou la bonne fortune de ren-
contrer. Pour les autres, il s'agit seulement d'alimenter une passion
passagère, de satisfaire un caprice bien plutôt qu'un besoin de l'intelli-
gence, l'ar désœuvrement, par vanité quelquefois, ou simplement pour
suivre l'exemple d'autrui, on s'enrôle parmi les amateurs d'estampes, de
curiosités ou de tableaux, jusqu'au jour où, la satiété survenant, on
congédie sans regret une manie dont on remet au commissaire-priseur le