Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:
Blanc, Charles: Le procès barbedienne
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0396

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LE PROCES BARBEDIENNE

La chambre des appels de police correctionnelle, présidée par M. An-
spach, vient de juger un procès qui intéresse au plus haut point les arts et
le public. Tout le monde connaît les belles réductions exécutées d'après
l'antique, selon les procédés Collas et Sauvage, par MM. Barbedienne et
Defossé, et qui ont tant contribué depuis vingt-cinq ans à éclairer les
artistes, à réformer le goût des amateurs. Après avoir établi ces réductions
à grands frais, avec des peines infinies, avec des soins qui demandent
une connaissance approfondie et un sentiment délicat des lois de la
sculpture, M. Barbedienne a vu ses produits, surmoulés, se vendre à \il
prix dans les boutiques de ces praticiens italiens qui font profession
d'estamper et de contrefaire tous les genres de moulages. A sa requête,
ces contrefaçons ont été saisies et ont donné lieu au procès dont nous
parlons. La Cour, « considérant que les reproductions qui font l'objet de
la plainte en contrefaçon de Barbedienne et Defossé sont les copies
d'œuvres de sculpture.appartenant au domaine public; qu'elles sont pro-
duites, non par le travail personnel de l'artiste dont l'esprit s'inspire de
l'œuvre originale, mais par le travail mécanique des appareils brevetés
Sauvage et Collas, tombés eux-mêmes dans le domaine public... » a
confirmé la sentence des premiers juges, qui avait ordonné la mainlevée
des saisies pratiquées et déclaré les plaignants non recevables.

S'il ne s'agissait en cette affaire que des intérêts privés de MM. Barbe-
dienne et Defossé, que nous n'avons pas l'honneur de connaître, nous
n'aurions pas cru devoir nous immiscer dans leur querelle; mais l'arrêt
de la Cour a une portée immense, une portée que certainement MM. les
conseillers n'ont pas entrevue, renfermés qu'ils étaient dans le texte
d'une loi positive, invoquée pour les besoins d'une cause industrielle et
en apparence particulière. Nous ne saurions dire l'affliction que nous a
causée une solution aussi énorme par ses conséquences. Un arrêt qui
serait venu nous atteindre personnellement ne nous aurait guère plus
ému, car il s'agit ici d'une invention qui tend à rendre accessibles
 
Annotationen