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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 6
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Leclercq, Émile: Correspondance particulière de la Gazette des Beaux-Arts
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CORRESPONDANCE PARTICULIÈRE

DU EA GAZETTE DES BEAUX-AHTS

Bruxelles, 15 avril 1S0'2.

Il y a quelques années on se plaignait, non sans raison, de l'inactivité du gouver-
nement belge pour les arts. Il se contentait en effet de distribuer dans tout le pays de
petites sommes insignifiantes qui ne produisaient rien, et le misérable budget des
beaux-arts, déchiqueté par parcelles, morcelé comme un parc vendu par lots à l'indus-
trie privée, était disputé par les médiocrités avides ou jeté comme une aumône aux
fâcheux qui assiégeaient le ministère de l'intérieur.

On a compris que cette coupable indifférence, qui ressemblait beaucoup à du mépris,
n'était pas digne d'un peuple aussi connu par ses belles écoles de peinture. Les gouverne-
ments, pas plus que les académies, no font les grands hommes; mais ils peuvent aider
les travailleurs dans une certaine mesure. Les acquisitions des œuvres d'art pour les
musées nationaux, si elles étaient faites avec sévérité, deviendraient des récompenses
sérieuses en ce qu'elles donneraient aux artistes une valeur pour ainsi dire officielle.
Le gouvernement belge a sans doute été conseillé par quelque esprit sensé, puisqu'il
s'esL tout à coup bravement décidé à faire lui-même une révolution, sans attendre que
la presse et le public l'aient forcé à transformer son mode d'encouragement.

De grands travaux ont été offerts à nos principaux artistes, tant à Anvers et à Gand
qu'à Bruxelles. MM. Leys, de Koyser, de Taye, Slingenoyor, J. Gérard, Cancel, Swertz,
Guffens, Heilbig et d'autres encore sont en ce moment occupés à décorer les églises et
les monuments publics. Des tableaux ont été commandés pour les musées. Il y a même
un certain mouvement dans les commissions nommées pour rechercher quelles seraient
les améliorations les plus utiles à introduire dans les académies de dessin et de pein-
ture de tout le royaume.

11 n'est pas bien certain encore que tant de sollicitude finisse par produire quelque
chef-d'œuvre. .Mais ce sont là d'excellents moyens auxquels il faut applaudir. On a
assez affirmé que les gouvernements démocratiques devaient peu à peu tuer les arts.
Chaque époque peut et doit avoir ses procédés et ses moyens particuliers; l'his-
toire d'ailleurs le prouve suffisamment, sans qu'il faille ici défendre une cause qui
paraît être gagnée aujourd'hui. Si cependant le gouvernement se bornait à encourager
l'art moderne, il serait nécessaire de le convaincre que cette étroitesse de vue et ce
parti pris ne pourraient avoir que des demi-résultats. Mais en même temps que des
commandes étaient faites aux artistes vivants, une pensée de sympathie était donnée
 
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