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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 5
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Emiliani-Giudici, Paolo: La Galerie Buonarroti à Florence
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0494

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LA GALERIE BUONARROTI

A FLORENCE

C'est un neveu de Michel-Ange Buonarroti qui fut l'héritier de sa
fortune et de son nom ; la postérité l'a distingué de son oncle en le nom-
mant Michel-Ange le jeune. A l'époque où il naquit, la république était
perdue sans retour, car la plupart des citoyens, façonnés désormais au
joug de la dynastie des Médicis, avaient oublié les mœurs antiques de
leurs pères. Personne alors n'aurait osé, même en rêve, nourrir l'espé-
rance de voir sa patrie secouer un jour les chaînes dont la tenaient char-
gée les Médicis et l'Espagne, et se relever majestueuse, le front ceint de
l'auréole de la liberté1. Cette espérance, le grand artiste l'emporta peut-
être dans la tombe ; mais il est sûr qu'il la conserva pendant bien des
années de sa longue carrière.

A l'époque dont nous parlons, si la liberté n'était plus permise, le
vif éclat des lettres et des beaux-arts qui, pendant plus de trois cents

1. Michel-Ange résista toujours aux invitations du grand-duc Cosme Ier de Médi-
cis, qui eut recours à tous les moyens possibles pour induire l'artiste à retourner à
Florence. Bien que celui-ci eût aimé a rentrer dans sa patrie, surtout à l'époque où il
se vit en butte à la haine et aux intrigues des artistes et des autres employés chargés
de la construction de l'église de Saint-Pierre, il ne voulut jamais entendre parler de
retour, et répétait toujours que, né citoyen libre, il ne reverrait jamais sa patrie réduite
en esclavage. M. Gaye a publié un passage d'une lettre [Correspondance inédite
d'artistes, etc., t. II, p. 296) écrite par Louis del Riccio à Ruberto di Filippo Strozzi, à
Lyon, dans laquelle il dit: « Michel-Ange se recommande à Votre Seigneurie. Tout ci1
que vous lui avez écrit lui a fait grand plaisir, et il y a puisé grande consolation... Il
vous prie do lui donner quelques nouvelles, et do rappeler au roi que si par lui Flo-
rence venait à recouvrer sa liberté, il avait l'intention de lui élever à ses frais une
statue équestre en bronze sur la place des Seigneurs. » Le grand homme conservait
encore ces illusions lorsque déjà, depuis quatorze ans, la république avait été étouffée
par les armes impériales et papales, et que la tombe s'était fermée sur elle.
 
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