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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 5
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Blanc, Charles: Une biographie de Phidias: Phidias, sa vie et ses ouvrages, par M. de Ronchaud
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0493

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UNE BIOGRAPHIE DE PHIDIAS. 475

qu'il fallait repasser ici par les traces tle M. Beulé. Ils seront charmés,
comme nous l'avons été nous-mème, des accents d'une admiration sans
pédantisme, d'un enthousiasme sans manière. « J'éprouve un ravissement
profond et comme une joie secrète, dit l'écrivain, quand je vois rayonner
des statues du Parthénon la vie silencieuse qui les anime. Cette vie n'a
rien de violent ni d'exagéré; mais avec une majesté tranquille, elle
semble sortir des profondeurs de l'organisme comme d'une source fraîche
et pure pour se répandre à la surface des corps avec la beauté et la
grâce. »

Nos lecteurs devront lire aussi, dans l'ouvrage de M. de Ronchaud,
cette biographie de Phidias dont nous avons essayé de donner un rac-
courci, biographie obscure et lumineuse tout ensemble, qui fait naître
une tentation irrésistible, celle de réhabiliter un si grand artiste, d'en-
lever les taches qui humanisent son divin génie. En l'écrivant avec con-
science mais avec émotion, M. de Ronchaud n'a rien omis de ce qui pou-
vait justifier son héros, mais il n'a rien dissimulé non plus de ce qui était
historique et impossible à nier... Après tout, l'histoire, la grande histoire
est un crible où les biographies s'épurent. L'humanité écoute un instant
avec complaisance tout ce qu'on lui rapporte sur son compte; souvent
même elle prête l'oreille à des commérages; mais bientôt, pressée de
reprendre sa marche, elle oublie les défaillances privées pour ne se rappe-
ler que les services publics. Dans la balance où elle pèse les actions des
hommes illustres, les petites choses sont emportées par le poids des
grandes; elle ne sait plus si Socrate eut des vices, mais elle connaît ses
sages discours et sa mort; elle ignore si Alexandre fut un débauché,
mais elle se souvient qu'il montra en quelques rencontres une grande
âme et qu'à vingt ans il avait conquis le monde ; elle ne demandera point
s'il est vrai que Phidias et Aspasie prêtèrent leurs maisons aux galante-
ries de Périclès, mais il lui restera dans l'esprit qu'Aspasie fut une
femme adorable et Phidias un artiste sublime.

CTIA.RLES BLANC.
 
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