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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 1
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Jacquemart, Albert: De la forme et de la nomenclature des vases, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0081

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76 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

pied, un nœud composé, un amortissement obconvolvulacé ou obcampa-
nulé et un socle ; dans le corps, un culot, une panse et des hanches.

Nous venons de parler des moulures ; or, il est bon qu'on sache bien
ce que nous entendons par ce mot. En céramique comme en architec-
ture, la moulure ne peut avoir aucune valeur individuelle; seule, elle ne
constitue rien; elle enjolive et complète un ensemble ornemental. Bien
que le profil d'une doucine soit campanulé, celui d'un cavet convolvu-
lacé, et qu'on puisse ainsi ramener chaque moulure en particulier aux
formules de notre nomenclature, nous entendons conserver à ces acces-
soires les dénominations architectoniques, afin de mieux consacrer leur
subordination à l'ensemble du vase. Il est entendu encore qu'en propo-
sant de soumettre le langage céramographique à une sorte de règle,
nous ne voulons nullement proscrire les expressions consacrées par le
temps et l'usage, et dont la clarté ne laisse rien à désirer. Certaines de
ces expressions se sont en quelque sorte popularisées avec les notions
de l'art, et, à ce titre, deviennent essentiellement respectables. 11 n'est
personne qui, en entendant prononcer le nom de vase de Médicis ou vase
Borghèse, ne se représente immédiatement les célèbres antiques avec
leur forme et leurs riches détails. Prenons donc, comme nous l'avons
fait précédemment pour les formes simples, un exemple aussi frappant,
aussi facile à confronter, pour y appliquer nos formules.

Le vase Borghèse est une élégante campanule portée sur un pied
composé, à socle octogone. En cherchant l'intention de son auteur, on
voit bientôt qu'il a voulu établir deux régions décoratives distinctes : un
culot hémisphérique chargé de godrons réguliers, et portant à sa partie
supérieure deux anses en demi - relief, dont chacune est composée
de deux masques satyriques, réunis par une petite moulure formant
console; sur cette base s'élève le corps presque convolvulacé, ses deux
tiers inférieurs portent une théorie bachique délicieusement sculptée,
tandis que l'évasement reçoit une simple couronne de pampres. Cette
masse, enrichie par le ciseau, ne pouvait se terminer par un bord
simple; l'artiste a donc dissimulé l'épaisseur du marbre et perfectionné
le galbe en amortissant l'angle de la campanule par un quart de rond
refouillé d'oves et surmonté d'un filet à perles. Voilà pour le corps; pas-
sons au pied : celui-ci est à nœud et à épanouissement obconvolvulacé;
les moulures y jouent un grand rôle; d'abord c'est une astragale enri-
chie de perles posant sur une doucine à raies de cœur terminée par un
filet ; au-dessous, un quart de rond godronné forme la carène du nœud
qui rentre par un congé et retombe sur un nouveau filet; là commence le
pied proprement dit, dont les cannelures correspondent aux godrons du
 
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