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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 2
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Thoré, Théophile: Le Musée d'Anvers: école hollandaise$nElektronische Ressource
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0171

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s.s LE MUSÉE D'ANVERS. 165

Les deux Giotto, Saint Paul et son pendant Saint Nicolas, évêque de
Myre en Lycie, ont été achetés à Paris par M. van Ertborn.en 1826, à la
vente du baron Vivant Denon, qui les avait fait graver.

Les quatre petits panneaux de Simone di Martino, réunis dans un
seul cadre, représentent la Vierge, assise sur une chaire à coussins et
draperies rouges, et tenant à la main un livre ouvert; l'Ange Gabriel,
agenouillé et tenant une tige de lis en fleur ; le Calvaire et la Descente
de croix, avec de nombreuses figurines; sur la tunique d'un des soldats
du'Calvaire, on remarque les lettres S. P. — M. van Ertborn les avait
trouvés à Dijon, ainsi que plusieurs autres tableaux de sa galerie,
notamment le précieux triptyque de Rogier van der Weyden.

Le petit fra Angelico, Saint Romuald, fondateur de l'ordre des
Camaldules, reprochant à l'empereur Othon III le meurtre de Crescen-
tius, sénateur romain, vient du cabinet de la comtesse de Looz, à Florence.

Pour le Titien du Musée d'Anvers, l'affirmation de son originalité
serait également hasardeuse, bien qu'il porte la signature Tiliano f., à
la suite de cette inscription italienne : Ritralto di vno di casa Pesaro in
Vcnclia que fv falto Générale di S'a Chiesa. Ce personnage de la maison
Pesaro est, comme l'explique le Catalogue, Jean, bâtard de Sforza, sei-
gneur de Pesaro, époux en premières noces de Lucrèce Borgia, en
secondes noces de Genevra Thiepola, puis évêque de Paphos, nommé
amiral des galères pontificales et mort en 1510. Portant l'étendard du
pape, aux armes des Borgia, il est agenouillé sur les degrés d'un trône
où siège saint Pierre, en tunique rouge et manteau brun. Derrière le
« général de la sainte église, » le pape lui-même, Alexandre Borgia. Ces
trois figures sont presque de grandeur naturelle et le tableau a près de
deux mètres de largeur. Il fut donné au Musée, en 1823, par le roi des
Pays-Bas, Guillaume Ier.

Alexandre VI étant mort en 1503 et le Titien étant né en 1/i77, le
tableau serait donc de la jeunesse de l'artiste, — s'il était de lui. C'est
ce que fait remarquer le Catalogue, ajoutant que le style de la peinture
' appelle celui des Bellini et du Giorgione. Mais Titien, même tout jeune,
ni Giorgione non plus, ni les Bellini, leurs maîtres à tous deux, n'ont
jamais fait d'aussi triste peinture, sans dessin, sans harmonie, sans,
expression. La première manière du Titien se rapproche de celle des
Bellini par un dessin correct et serré, par une exécution attentive et
terminée, au lieu que dans le tableau d'Anvers l'exécution est lourde et
vulgaire. Il est, à la vérité, couvert de repeints. Mais, tenant compte de
ces restaurations, — et malgré la signature, — encore est-il impossible,
selon nous, d'y reconnaître le Titien.
 
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