L'ARCHITECTURE CIVILE AU MOYEN AGE. 365
réunion de forteresses. Ennemis d'État à État et de ville à ville, les Ita-
liens l'étaient encore de famille à famille; aussi leur architecture civile
revêt une physionomie militaire très-prononcée. Ce ne sont que tours
s'élevant à l'envi, constructions en briques ayant pour seul ornement les
trous où s'enfonçaient les poutres des hourds en bois dont on les envelop-
pait pour la défense. Les maisons massives et robustes qu'elles protègent
sont complètement fermées au rez-de-chaussée ou tout ouvertes, mais
sans qu'il y ait aucune communication entre ces galeries et l'intérieur.
Les étages supérieurs sont, au contraire, éclairés par de nombreuses
fenêtres et surmontés d'un grenier à jour, terrasse couverte ou séchoir.
Le tout est bâti en pierres et surtout en briques avec des ornements en
terre cuite moulée. Le plan de ces habitations, palais ou maisons, semble
encore plus simple qu'en France, parce que la vie s'y passe davantage
en plein air. Pas plus qu'en France on n'y voit, sur les façades, ce luxe de
membres d'architecture qu'un amour ignorant du moyen âge avait em-
pruntés aux édifices religieux, où ils ont leur raison d'être, et à une
époque où leur forme est souvent surchargée d'un luxe de détails nui-
sibles, et cela pour les transporter à l'architecture civile, qui n'en a que
faire.
ALFRED D ARCET,.
(La (in procltainement.)
réunion de forteresses. Ennemis d'État à État et de ville à ville, les Ita-
liens l'étaient encore de famille à famille; aussi leur architecture civile
revêt une physionomie militaire très-prononcée. Ce ne sont que tours
s'élevant à l'envi, constructions en briques ayant pour seul ornement les
trous où s'enfonçaient les poutres des hourds en bois dont on les envelop-
pait pour la défense. Les maisons massives et robustes qu'elles protègent
sont complètement fermées au rez-de-chaussée ou tout ouvertes, mais
sans qu'il y ait aucune communication entre ces galeries et l'intérieur.
Les étages supérieurs sont, au contraire, éclairés par de nombreuses
fenêtres et surmontés d'un grenier à jour, terrasse couverte ou séchoir.
Le tout est bâti en pierres et surtout en briques avec des ornements en
terre cuite moulée. Le plan de ces habitations, palais ou maisons, semble
encore plus simple qu'en France, parce que la vie s'y passe davantage
en plein air. Pas plus qu'en France on n'y voit, sur les façades, ce luxe de
membres d'architecture qu'un amour ignorant du moyen âge avait em-
pruntés aux édifices religieux, où ils ont leur raison d'être, et à une
époque où leur forme est souvent surchargée d'un luxe de détails nui-
sibles, et cela pour les transporter à l'architecture civile, qui n'en a que
faire.
ALFRED D ARCET,.
(La (in procltainement.)