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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 4
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Champfleury: Essai sur le comique et la caricature dans l'antiquité, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0379

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LE COMIQUE ET LA CARICATURE. 367
première lecture et sans recourir au texte, la version de M. Littré,
de même que celle de M. Quicherat, me paraissait suffisante, lorsque
le hasard me fit tomber sous les yeux un article du Magasin pi/to-
resque sur les curiosités du Cabinet des médailles de la Bibliothèque
impériale. Est-il besoin de dire combien, sous une forme claire et à la
portée de tous, cette excellente Revue a inséré de remarquables tra-
vaux, dus quelquefois à des savants d'une haute valeur qui s'efforcent
de mettre le résultat de toute une vie de travail et de recherches à
la portée du peuple? L'auteur anonyme de l'article discutait le passage
de Pline et donnait de si bonnes preuves à l'appui de son interprétation
qu'il faut le citer tout entier. J'ai su plus tard son véritable nom et je
dois d'autant moins le cacher, qu'une petite révélation bibliographique
rendra à l'auteur d'un livre plein d'humour la part de publicité qu'il
n'a jamais cherchée. L'article est de M. Anatole Cbabouillet, conservateur
du Cabinet des médailles, le même qui, sous un pseudonyme, prit part
avec un grave historien (M. Alfred Mainguet) à la composition du meil-
leur des livres pour dérider l'homme à ses heures de marasme : Polichi-
nelle, drame en trois actes, publié par Olivier et Tanneguy de Penhoël,
et illustré par George Cruishanck (Paris, 183G). J'ai un faible pour
les savants qui aiment la gaieté; et les pauvres hères pédants et cras-
seux, grelottant dans leurs habits noirs râpés, la figure constamment
solennelle et salie par la poussière des vieux livres, ne m'inspirent
aucune confiance. L'article sur les grylles du Magasin français m'avait
paru à la première lecture plein de bon sens, de même que la nou-
velle interprétation du passage de Pline proposée par le rédacteur
anonyme; je le relus après avoir découvert le nom de son auteur, et
j'ose croire que la petite indiscrétion que je commets en révélant le nom
d'un des auteurs de l'admirable drame de Polichinelle ne pourra qu'a-
jouter plus d'intérêt à cette citation sur la caricature antique :

« Voici la traduction que jo proposerais, dit M. Chabouillet, si j'avais autorité dans
l'école : « Le même peignit en caricature Gryllus au nom burlesque ; d'où vient le nom
« de grylles à ces sortes de peintures. » Si je ne me trompe, les traducteurs de Pline
n'ont pas arrêté leur attention sur ce passage, qui n'est important que pour celui
qu'intéresse sérieusement ce petit point d'archéologie. Aussi se sont-ils contentés du
premier sens que les mots de l'écrivain présentent à l'esprit; ils n'ont pas songé à se
demander pourquoi Antipbile, ayant fait une figure grotesque, lui aurait donné le nom
de Gryllus plutôt que tel autre ; c'est qu'aucun d'eux, au moins de ceux que je connais,
n'a songé, en traduisant ce passage, qu'il existât un Gryllus dans l'histoire. Selon
moi, au contraire, il est évident qu'Antiphile fit, non pas une figure grotesque qu'il
nomma Gryllus, mais bien la caricature de Gryllus, nom célèbre dans l'antiquité, mais
oublié aujourd'hui, môme des érudils; car enfin la caricature ne prend pas d'habitude
 
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