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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 5
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Darcel, Alfred: De l' architecture civile au Moyen Âge
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0466

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M8 - GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

des églises et dans les miniatures des manuscrits, à la faveur d'un sj m-
bolisme qui cherchait, dans toute chose créée ou façonnée, une figure de
la parole évangélique. Ces moulins bâtis sur le sol, le long des cours
d'eau, étaient aussi établis sur des bateaux. La Seine, à Paris, devait en
porter un certain nombre au débouché des ponts, où le courant est plus
rapide, s'il faut en croire un charmant manuscrit de la Bibliothèque, qui
nous montre les rues et les quais d'une ville que l'on suppose être Paris.
Sur le fleuve, ce sont moulins battant l'eau de leurs palettes; bateaux
chargés de bois, de charbon, de vin ou de pommes, remorqués par un
batelet ou amarrés à la rive ; dans celui-ci on décharge la farine que pro-
tège un berceau en toile ; dans cet autre un marchand vient déguster le
vin. Ce sont encore des pêcheurs attrapant avec leur ligne des poissons
aussi gros qu'eux ; des philosophes regardant l'eau couler, des nageurs
se laissant aller au courant, eux et leur batelet ; puis de joyeuses com-
pagnies d'hommes et de femmes, le verre aux lèvres et la chanson à la
bouche.

Sur terre, le maréchal ferre les chevaux aux portes de la ville où le
lépreux agite sa claquette. Les culs-de-jatte se traînent à terre, tandis que
l'aveugle suit son chien et qu'une marchande fait l'aumône à une pauvre
femme qui porte son enfant sur les épaules. La foule s'amasse autour d'un
ours qui danse sur ses pattes de devant à la grande honte des ours mal
éduqués d'aujourd'hui, et un bourgeois tire une piécette de son escarcelle
pour le montreur du merveilleux animal ; un chevalier chevauche portant
au poing le faucon qu'il vient d'acheter au marchand qui tient encore
des oiseaux en cage. L'ne lourde voiture suspendue sur ses essieux, recou-
verte d'étoffes posées sur des cerceaux, laisse voir par ses mantelets
relevés les femmes et les moines qu'elle transporte : le marchand de
vieux habits, le sac au dos, des souliers à la main, crie sa marchandise :
ainsi font le talmousier qui porte ses gâteaux alignés sur une longue
planche, et le porteur d'eau qui tient ses seaux en équilibre aux deux
bouts d'un bâton posant sur son épaule. A travers les charrettes, les traî-
neaux, les brouettes à une ou deux roues, les forts de la halle, le cous-
sinet sur la nuque, portent le bois, le vin, les marchandises et la farine
au magasin, tandis que le boucher mène à l'abattoir les bœufs et les mou-
tons et que le porcher suit les caprices de la bête qu'il tient attachée
par une patte. Dans les boutiques ouvertes l'orfèvre bat une coupe sur
l'enclume, l'apothicaire pile ses drogues, la marchande attend la pra-
tique en dévidant son fil, et le barbier rase ses clients.

l'existence des moulins à eau avec bassin de retenue, sinon à l'époque où vivait la
sainle (772), du moins à celle où l'on composa sa légende.
 
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