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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 5
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Livres d'art
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0503

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MOUVRAIENT DRS ARTS.

pendant son voyage en Italie, en Ififii, pièce curieuse exhumée, par Al. Lacroix, de la
poussière d'un vieux livre oublié.

Chose étrange I il y a do nos amis qui ont trouvé hors de propos qu'on eût mêlé de
l'agréable à l'austérité d'un Annuaire. Nous no sommes point, de leur avis, bien s'en
faut. La grâce, Dieu merci, n'est déplacée nulle pari. Il nous semble même qu'elle est
surtout de mise dans ces livres qu'alourdil le poids des faits, et où l'on regarde si sou-
vent, comme un devoir de se rendre ennuyeux sous prétexte d'être encore plus pra-
tique. Il nous sou\ ient, à ce sujet, d'un mot que nous disait, il y a vingt ans, un homme
étincelant d'esprit, Henri Delatouche : il s'agissait de raccourcir un article, et je pro-
posais, moi naïf, n'enlever ce qu'on y avait ajouté uniquement pour égayer la chose :
« Mon jeune ami. me dit le vieux journaliste, ne touchez pas à lu grâce, elle n'est
jamais de trop. » Ch. I!.

La Gazelle '/es- Bëaux-Arts a déjà fait connaître à ses lecteurs les richesses do la
galerie de M. Goupil; mais cette collection est de celles qui se renouvellent sans cesse,
si bien que. depuis le jour où l'un de nos collaborateurs en a parlé pour la première
lois1, la physionomie de l'exposition de la rue Chaptal s'est profondément modifiée.
Les salons di1 AI. Goupil montrent donc aujourd'hui, à côté do tableaux que la critique a
déjà jugés, quelques œuvres tout à fait inédiles.

Le public a depuis longtemps fait connaissance avec VAlcibiade clic: Aspasie de
M. Gérôme, le Hallebardier de AL Aleissonier, les scènes familières de AI.Toulmouche,
la Marie Stuart de AI. Schutzcnborgor, et les compositions historiques de AI. Ilamman.
La plupart de ces peintures ont figuré aux Salons de 1850 et (le 188-1, et malgré l'adage
qui prétend que les choses répétées ne sont point déplaisantes, il no nous paraît pas à
propos de redire une fois de plus ce qui a déjà été (lit de ces tableaux. Courons donc
tout do suite aux œuvres nouvelles.

Al. Édouard Dubufe — nous ne commençons pas par les dieux — expose un tableau
sentimental qui réussit beaucoup trop. On y voit une jeune dame en robe de salin qui,
accompagnée d'un petit garçon vêtu de velours, pénètre dans le taudis d'une famille
indigente, et distribue à une mère éploréo, à de pauvres enfants en haillons, dos vêle-
ments, du pain et de bonnes paroles. Nous approuvons fort le sentiment qui pousse
cette généreuse dame à venir en aide à ceux qui souffrent; mais, au risque de blesser
quelques âmes tendres, nous oserons dire que les gosles, les attitudes, l'expression des
visages, tout est d'une fadeur suprême dans le nouveau tableau du portraitiste à la
mode. L'exécution, d'une propreté irréprochable et reluisante, est molle et incertaine;
elle n'accuse aucune forme, elle n'exprime aucun dessin intérieur. AI. Édouard Dubufe
ne rachète pas par le sentiment les défaillances de son pinceau : sa peinture doucereuse
est à l'art véritable ce que le Merci, mon Dieu ! de l'Ambigu est à l'émotion sincère
du drame éternel.

Les autres artistes dont AL Goupil a réuni des tableaux parlent une langue plus
intelligible à notre critique. Ici ce sont des scènes hongroises de AI. Pettenkofeh, un
nom nouveau qui s'est fait jour à l'exposition du boulevard des Italiens, un observa-

1. Voir la Gazelle du l»» juillet 1800, t. VIT, p. 46.
 
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