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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 6
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Ronchaud, Louis de: Musée Napoléon III, collection Campana, [1]
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Zi92 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ment compétente d'archéologues tels que MM. Rrunn et Newton, l'un
secrétaire de l'Institut archéologique de Rome, l'autre commissaire an-
glais et l'un des conservateurs du Musée Britannique 1. Nous pourrions
insister sur ce fait, que la part qui appartient aujourd'hui à la France
comprend, sans exception, tout ce qu'avaient mis en réserve les commis-
saires nommés par le gouvernement romain, MM. Visconti, Tenerani,
de Rossi, à une époque où l'on espérait encore pouvoir garder à Rome
la meilleure partie de la collection. Mais à quoi servirait de récriminer ?
Mieux vaut sans doute exposer simplement la vérité, qui permet à la
Russie et à la France de s'applaudir chacune de ses acquisitions sans
envier celles de l'autre.

Sur douze catégories dont se compose la collection Gampana, la
Russie n'a été autorisée à choisir que dans trois, celles des marbres, des
bronzés et des vases. Une des catégories les plus curieuses, à laquelle le
marquis Gampana attachait une importance toute particulière, celle des
terres cuites, n'a pas été entamée. Dans les vases, la Russie n'a guère
pris que des doubles; le beau vase de Gumes, précieuse trouvaille du
comte de Syracuse, acheté 50,000 l'rancs par le marquis Campana, est
la seule perle vraiment regrettable. Dans les bronzes, on regrette un
Lucumon couché, de grandeur naturelle, et deux casques2. Dans les
marbres, le morceau le plus précieux de ceux qui ont été acquis par la
Russie paraît être le bas-relief des Niobides dont ce recueil a donné
autrefois une gravure \ Ces pertes nous affligent d'autant plus que nous
n'espérons pas voir de longtemps les chefs-d'œuvre réunis dans la
galerie impériale de l'Ermitage éveiller le génie de l'art chez le peuple
qui se vante de leur possession. Toutefois, de larges compensations nous
sont données, et la collection Campana, en comblant chez nous des
lacunes qui attendaient cette occasion pour être remplies, forme un
digne accroissement aux richesses d'art qui, depuis longtemps, vont
s'amassant dans nos musées.

J'allais oublier de dire que la Russie possède le fameux camée orné
du portrait de Livie, et qu'on prétend avoir paré la cuirasse d'Auguste,
ainsi que neuf fresques détachées des murs de la villa Mills et de la

1. Cette opinion se trouve rapportée dans un article do M. Bertrand, auquel je dois
quelques autres renseignements sur le musée Campana. (Voir Revue archéologique,
livraison d'avril 1862.)

2. L'un de ces casques n'est pas en bronze, mais en argent, avec le cimier doré et
ciselé; il provient d'une tombe de Bolséna.

3. Gazelle des Beaux-Arts, t. I, p. 148. On peut voir aussi dans la Gazelle le
catalogue publié par M. Guédéonof. t. XI. p. 74.
 
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