GAZETTE DES BEAUX - ARTS.
très-fines et très-sèches, qui, par la superposition, arrivent à un effet gras, doux et
velouté.
201. Étude de draperie en grisaille, chiaro-oscuro, comme disent les Italiens.
202. Beau dessin lavé de bistre, représentant un animal fantastique aux prises avec
un lion.
203. Portrait d'homme vu de profil. Il est coiffé d'une toque et porteries cheveux
longs. La toque et les vêtements sont largement traités au fusain, le visage et les che-
veux finement étudiés à la sanguine. Il est difficile de saisir avec une précision plus
puissante le caractère individuel d'une physionomie. On reconnaît cet homme, expert
aux affaires, rompu au monde, intelligence lucide et prompte, politique éclairé, diplo-
mate habile, un Jlédicis vu par le beau côté.
204. Portrait d'une femme, de la grandeur de demi-nature, tournée de profil vers
la droite. Ses cheveux longs, épais, abondants, tombent sur ses épaules en ondes crê-
pées. Le visage offre un type d'une séduisante beauté : les traits allongés, le nez mince
et droit, les yeux souriants, la bouche mignonne. Le procédé employé est la sanguine.
Jamais Léonard n'en a tiré de plus merveilleux effets. Il semble que sa main se soit
promenée amoureusement sur ce charmant visage : sa conscience passionnée n'omet
aucun plan, aucun détail, aucun pli de la peau; les chaudes caresses de son crayon, en
pénétrant partout, portent partout une lumière intense qui met en relief les plus déli-
cates nuances de la forme. Les ombres empâtées avec vigueur arrivent à une intensité
de ton étrange; les refiets brillent d'un feu sombre. Rien de plus coloré, rien de plus
saisissant que ce dessin. Il a la précision d'un masque taillé dans le basalte égyptien,
le modelé souple et ferme d'un camée grec, le relief fondu d'une médaille antique que
lo temps aurait recouverte d'une patine sanglante. Aucune femme, si ce n'est la
Joconde, n'a plus que celle-là occupé l'esprit et peut-être le cœur de Léonard. II y en
a un portrait à la bibliothèque ambrosienne de Milan. Un autre, qui faisait partie de
la vente Vallardi, a été acquis par le Louvre. Mais ni l'un ni l'autre n'approchent de
l'exquise beauté de celui de Florence, véritable chef-d'œuvre de l'art le plus savant et
le mieux inspiré.
205. Croquis de draperie.
206. Croquis d'une Sainte Famille.
207. Tête de femme, vue de trois quarts, inclinée dans l'attitude d'une Vierge en
adoration. Un voile léger s'enroule dans ses cheveux, dont quelques boucles défrisées
pendent sur le front. Son visage élégant et noble rsspire une pureté, une humilité sou-
veraine. Le dessin témoigne d'un long travail. Commencé à la plume, continué au
lavis, il a été terminé à la gouache, puis gratté, puis empâté de blanc, en sorte que
l'œil gaucho, entièrement repris par repentirs successifs, a conservé un aspect un peu
louche, et pour ainsi dire poché. Ce n'en est pas moins une admirable étude, un
morceau do gourmet.
208. Petite tète, reproduisant le type favori.
209. Petite composition d'une Vierge avec le divin Bambino, à la mine d'argent. —
C'est, dit-on, lo croquis du tableau qui est à Munich, et que l'on attribue à Salaino
plutôt qu'à Léonard.
210. Tête de femme.
241. Un ange, petite étude d'une grâce ravissante.
212-213. Études de draperies. Ces quatre derniers dessins sont exécutés en clair-
obscur, à la détrempe, ou à l'essence, sur toile.
très-fines et très-sèches, qui, par la superposition, arrivent à un effet gras, doux et
velouté.
201. Étude de draperie en grisaille, chiaro-oscuro, comme disent les Italiens.
202. Beau dessin lavé de bistre, représentant un animal fantastique aux prises avec
un lion.
203. Portrait d'homme vu de profil. Il est coiffé d'une toque et porteries cheveux
longs. La toque et les vêtements sont largement traités au fusain, le visage et les che-
veux finement étudiés à la sanguine. Il est difficile de saisir avec une précision plus
puissante le caractère individuel d'une physionomie. On reconnaît cet homme, expert
aux affaires, rompu au monde, intelligence lucide et prompte, politique éclairé, diplo-
mate habile, un Jlédicis vu par le beau côté.
204. Portrait d'une femme, de la grandeur de demi-nature, tournée de profil vers
la droite. Ses cheveux longs, épais, abondants, tombent sur ses épaules en ondes crê-
pées. Le visage offre un type d'une séduisante beauté : les traits allongés, le nez mince
et droit, les yeux souriants, la bouche mignonne. Le procédé employé est la sanguine.
Jamais Léonard n'en a tiré de plus merveilleux effets. Il semble que sa main se soit
promenée amoureusement sur ce charmant visage : sa conscience passionnée n'omet
aucun plan, aucun détail, aucun pli de la peau; les chaudes caresses de son crayon, en
pénétrant partout, portent partout une lumière intense qui met en relief les plus déli-
cates nuances de la forme. Les ombres empâtées avec vigueur arrivent à une intensité
de ton étrange; les refiets brillent d'un feu sombre. Rien de plus coloré, rien de plus
saisissant que ce dessin. Il a la précision d'un masque taillé dans le basalte égyptien,
le modelé souple et ferme d'un camée grec, le relief fondu d'une médaille antique que
lo temps aurait recouverte d'une patine sanglante. Aucune femme, si ce n'est la
Joconde, n'a plus que celle-là occupé l'esprit et peut-être le cœur de Léonard. II y en
a un portrait à la bibliothèque ambrosienne de Milan. Un autre, qui faisait partie de
la vente Vallardi, a été acquis par le Louvre. Mais ni l'un ni l'autre n'approchent de
l'exquise beauté de celui de Florence, véritable chef-d'œuvre de l'art le plus savant et
le mieux inspiré.
205. Croquis de draperie.
206. Croquis d'une Sainte Famille.
207. Tête de femme, vue de trois quarts, inclinée dans l'attitude d'une Vierge en
adoration. Un voile léger s'enroule dans ses cheveux, dont quelques boucles défrisées
pendent sur le front. Son visage élégant et noble rsspire une pureté, une humilité sou-
veraine. Le dessin témoigne d'un long travail. Commencé à la plume, continué au
lavis, il a été terminé à la gouache, puis gratté, puis empâté de blanc, en sorte que
l'œil gaucho, entièrement repris par repentirs successifs, a conservé un aspect un peu
louche, et pour ainsi dire poché. Ce n'en est pas moins une admirable étude, un
morceau do gourmet.
208. Petite tète, reproduisant le type favori.
209. Petite composition d'une Vierge avec le divin Bambino, à la mine d'argent. —
C'est, dit-on, lo croquis du tableau qui est à Munich, et que l'on attribue à Salaino
plutôt qu'à Léonard.
210. Tête de femme.
241. Un ange, petite étude d'une grâce ravissante.
212-213. Études de draperies. Ces quatre derniers dessins sont exécutés en clair-
obscur, à la détrempe, ou à l'essence, sur toile.