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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 12.1862

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Nr. 6
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Lagrange, Léon: Catalogue des dessins de maîtres exposés dans la Gallerie des Uffizii, à Florence, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.17331#0574

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55h

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

incliné, ce qui donne aux statues une pose plus penchée, et produit, par l'accouple-
ment dos à dos des deux groupes, un effet symétrique plus harmonieux. Ces deux
curieux croquis sont à la plume, lavés de bistre.

309. Le dessin placé sous ce numéro nous ramène à la question toujours contro-
versée et toujours controversable des tableaux do Michel-Ange. Il représente une
femme demi-nue, à cheval sur une roue, lu Fortune. Le même sujet, peint sur un
panneau, se voit dans la galerie Corsini, où on l'attribue à Michel-Ange. Si le tableau
n'a pas pour lui de grandes garanties d'authenticité, le dessin ne nous parait pas en
offrir davantage. Il est au crayon noir sur papier gris, travaillé et fondu avec un soin
qui sent plus l'élève que le maître. Quelques mots écrits près du deltoïde du bras
droit, — « Magior mto assai, » — et près de la hanche, — « Dolcir del bracio îfino al
panoassai1, » — confirment les doutes que fait naître l'exécution. En effet, si ces
inscriptions sont de la main de Michel-Ange, le dessin est d'une autre main, ou, si le
dessin est de lui, de qui le maître aurait-il souffert une telle critique? Ce qui parait
bien de Michel-Ange, c'est le caractère de la figure. La tète a une douceur un peu effé-
minée, mais le modelé du torse s'accuse avec une énergie voilée d'une incomparable
puissance, la hanche s'attache comme celle du Bacchus ; Jes plans du ventre, vus un
peu en raccourci, offraient une difficulté qu'un sculpteur seul pouvait vaincre avec un
tel succès. Il nous paraît impossible d'admettre que la Fortune figurée dans ce dessin
ne soit pas une conception de Michel-Ange, mais il nous parait peu vraisemblable aussi
que le dessin ne soit pas une reproduction de la pensée du maître exécutée sous ses
yeux par Sébastien del Piombo ou tel autre.

310-3M. Études de têtes au crayon noir. On y retrouve, vue de face, la même
femme de la coiffure à la corne. Il y a aussi une tête de vieille Romaine d'un grand
caractère ; une sibylle en costume de ville. C'est celle que M. Haussoullier a gravée
pour notre recueil d'une pointe si savamment aisée.

312-313. Deux croquis à la plume. L'un est un démon, sous lequel on lit : — « Un
demonio di M. A. Buonarota per il Giudizio in capella di Sisto IV. in Vatic0 : in opéra
li ha fatto i piedi d'uccello di rapina perô qui sono trascurati-—■ 20 maggio 1700.—
Regallo del II. Magnavacca di Bologna. »

1. « Beaucoup plus grand. » — « Adoucir beaucoup depuis le bras jusqu'à ls draperie. »

LÉON LAGRANGE.

(La suite iiivcltuinemeul.)
 
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