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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 21.1866

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Nr. 3
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Bulletin mensuel: août 1866
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https://doi.org/10.11588/diglit.19278#0304

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BULLETIN MENSUEL

AOUT 1866

Les concours de l’École des beaux arts.— Discours de M. le comte de Nieuwerkerke. — Discours de
M. le ministre de la maison de l’Empereur et des beaux-arts. — Les lauréats du Salon et la Ville
de Paris. — Mélanges sur l’art contemporain, par M. H. Delaborde.

e mois d’août est pour les chroniqueurs un mois béni. Il arrive chargé
de nouvelles, de discours, de couronnes, d’inaugurations. On dirait qu’a-
vant de partir en vacances l’année veut vider son sac. Dieu sait tout ce
qu’il renferme! Pour n’en rien perdre, il faudrait se trouver partout à la
fois : au pavillon Denon et à la nouvelle salle de la Bibliothèque impériale, inaugurés
le même jour; à l’École des beaux-arts et à l’École spéciale de dessin, deux distri-
butions de prix également intéressantes; à l’Institut, où M. Guillaume a fait une
lecture sur les principes du bas-relief; au grand salon du Louvre, encombré des
lauréats de la dernière exposition, et à l’hôtel de ville, dont le campanile tout neuf
continue, aux dépens de l’ancien beffroi, un système de restauration inauguré depuis
longtemps à Paris et ailleurs. Mais surtout on n’en finirait pas si l’on voulait étudier
toutes ces nouveautés, analyser tous ces discours, soulever les feuilles de toutes ces
couronnes.

Allons, par exemple, à l’École des beaux-arts, où nous appellent les concours des
prix de Rome. Dix tableaux se disputent le grand prix de' peinture. On les croirait
venus des points du monde les plus opposés, tant ils accusent des tendances contraires.
Rien n’y révèle l’unité d’un enseignement, la direction d’une école. Un seul concur-
rent, M. Loudet, a osé rester fidèle aux traditions classiques, et certes, audace pour
audace, celle-là valait bien celle qu’on a couronnée. Il s’agissait d’un sujet classique
entre tous, un ressouvenir de la guerre de Troie. Pendant qu’Achille se désole près du
lit funèbre où gît le corps de Patrocle, Thétis lui apporte les armes forgées par Vulcain,
et la vue de ces armes merveilleuses inspire au héros un violent désir de vengeance.
Mouvement, expression, couleur, tout est de mise en un sujet pareil, à la condition d’v
conserver la beauté, sans laquelle il n’v a point de héros, et le style, sans lequel il n’y
a point d’antiquité grecque. La plupart des concurrents ont rejeté la beauté et le style
parmi les vieilleries de l’École, et, suivant trop à la lettre les conclusions d’un Rapport
devenu célèbre, ils ont voulu, à un âge où l’on n’est rien, faire acte de personnalité et
d’indépendance. Si ce pe sont pas ces prétendues qualités qu’on a couronnées chez
M. Régnault, je n’aperçois pas la raison de son prix. Un assassin accroupi sur sa vic-
time, une femme attifée d’oripeaux, tenant à la main un casque de cuivre orné d’é-
mail, tel est le tableau qu’il nous montre. On peut y voir tout aussi bien deux Auver-
gnats se disputant un bibelot : cette femme a l’écharpe noire symboliserait alors la
Vente après décès. Sans doute, la conception du personnage d’Achille révèle une cer-
taine énergie; la tête est dramatique; le torse présente de bonnes parties de dessin.
 
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