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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 21.1866

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Nr. 4
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Thoré, Théophile: Van der Meer de Delft, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19278#0333

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

sa belle eau-forte intitulée le Receveur de rentes, et que la peinture de
Metsu, signée dans la même forme que Y Abraham et que la Femme adul-
tère, est datée 165h.

Notez que dans les signatures de ses charmantes Conversations, très-
différentes de ses tableaux rembranesques, le G et l’M ne sont plus liés en
monogramme, l’initiale du prénom et celle du nom étant séparées par un
point, le prénom Gabriel étant même parfois écrit tout entier, comme
dans le petit chef-d’œuvre de la galerie de Pommerfelden, où les lettres
sont microscopiques. Ajoutez que, dans les dernières années de sa vie,
Metsu écrit souvent son nom avec un e final, par exemple dans la Femme
debout, datée 1667, à la galerie van Loon.

A présent, voici un autre tableau qui confirme que, vers cette époque
1653-1656, Metsu, sectateur de Rembrandt, devait être en relation avec
les amis de Hooch, Maes et Vermeer. A la vente du prince Radziwill, Paris,
mars 1866, il y avait un tableau catalogué Metsu, n° 78 : « Intérieur de
cour d’une maison hollandaise. Gn cavalier tend un verre à une servante.
Nombreux accessoires. Signé. » La vue était encadrée, en haut par un
berceau de vignes, en bas par une espèce de balustrade, sur laquelle
étaient déposées des draperies et une épée. On remarquait plus loin
deux statuettes, une riche aiguière d’argent sur un plateau, etc. Le tout
si amplement peint, si prodigieusement lumineux pour Metsu, qui n’a
guère fait « de plein air, » que les raffinés de l’hôtel Drouot nommaient,
au premier coup d’œil, Pieter de Hooch. Pour moi et un de mes amis,
nous nous disions mystérieusement: Yan der Meer, de Delft ! Ce-
pendant, l’indication d’une signature par le catalogue me tourmentait,
et le tableau était placé si haut qu’on voyait seulement l’effet général.
Enfin, montant sur des tables, et reconnaissant encore de près la touche,
la couleur, tous les signes de Vermeer, je pus néanmoins constater l’au-
thenticité de la signature Metsu,— la même que sur Y Abraham et sur la
Femme adultère, en grosses lettres, avec le G en monogramme sur l’M.
A la vente publique, le tableau, poussé par M. le marquis de Grammont
et par moi, fut racheté par le général, frère du prince Radziwill, une
somme assez forte. Je regrette bien maintenant de l’avoir lâché, car il
prouve irrécusablement l’analogie et sans doute la liaison de Metsu, en
sa période primitive, avec van der Meer et Pieter de Hooch.

Peut-être y a-t-il encore des Vermeer égarés sous le nom de Metsu.

Bien plus, Terburg lui-même, qui est d’une génération antérieure,
et qui touchait presque à la cinquantaine vers 1655, puisqu’il était né en
1608, Terburg, à son retour en Hollande, après avoir peint le fameux
Congrès de Munster et voyagé en divers pays, semble avoir un peu mo-
 
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