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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 2
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Clément de Ris, Louis: Galerie du Belvédère à Vienne, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0112

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GALERIE DU BELVÉDÈRE A VIENNE.

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fonds sur lesquels ils se détachent, les ornements des mitres et des dal-
matiques sont en or gaufré. Il est impossible de contester l’influence
giottesque dans le caractère des figures; mais il est également impossible
de nier l’adjonction d’une influence étrangère qui se montre rebelle au
sentiment de la beauté et à l’élévation du style. En Italie, Saint Augustin
et Saint Ambroise passeraient pour des œuvres de quelque médiocre
élève de Puccio Cappana ou de Spinello Aretino.

Nicolas Wurmser, que la tradition prétend né à Strasbourg et qui
aurait été le condisciple de Théodoric de Prague, est, à mon sens, supé-
rieur à Théodoric et égal à Thomas de Modène. Son tableau représente
le Christ en croix. Au pied de la croix la Vierge et saint Jean, debout.
Figures en pied, grandeur naturelle; fond neutre. Le type italien se
retrouve dans l’expression des personnages empreints d’une majesté de
douleur vraiment remarquable. L’iniluence allemande y a ajouté une
lourdeur de contours très-sensible dans le personnage de la Vierge. Malgré
ce défaut, si l’on est impressionné par la beauté de l’art gothique, on
reconnaîtra que, de l’initiateur et des deux initiés, c’est Nicolas Wurmser
qui s’est le mieux approprié les traditions de l’école italienne.

Pour retrouver l’art allemand, il faut franchir cent cinquante ans et
arriver à Albert Durer, la personnalité la plus incontestée et la plus glo-
rieuse de cet art. N’est-ce pas à propos de lui que Gœthe disait : « Je
vois bien la fleur, mais où sont les fruits? » En deux mots Gœthe a fait
l’histoire de l’art allemand. Sans être comparable à ses contemporains
d’Italie, Albert Durer par l’originalité, la souplesse et la variété de soi:
talent, par son scrupule et sa fidélité à interpréter la nature, est digne
de la place qu’il occupe dans la mémoire des hommes. Ses œuvres à
Vienne sont moins nombreuses qu’à Munich ; mais elles sont supérieures
et donnent une plus haute idée de son talent.

Sa vie, comme celle de Raphaël, est connue presque jour par jour. Je
n’ai donc pas à entrer dans de longs détails sur ses œuvres connues et
appréciées depuis longtemps. Il me suffira de les décrire en ajoutant
quelques mots sur l’impression que j’en ai reçue.

La Vierge allaitant l’enfant Jésus. Datée de J 503. Grandeur natu-
relle, en buste, tournée vers la gauche. Je m’en réfère à l’opinion de
M. Waagen, que l’on n’accusera certes pas de froideur a l’égard de l’école
allemande : « C’est un curieux échantillon de la forme vulgaire et bour-
geoise sous laquelle Durer a quelquefois conçu le type de la Vierge. En
outre sa grosse tète offre quelque chose de maniéré dans les yeux et la
bouche. La chevelure au contraire est touchée avec le talent accoutumé
du maître. »

vin. — 2e piinioins.

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