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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 4
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Tal, F. del: J.-M. Garnier, Histoire de l'imagerie populaire et des cartes à jouer à Chartres: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0388

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HISTOIRE

DE L’IMAGERIE POPULAIRE ET DES CARTES A JOUER

A CHARTRES

PAR M. J.-M. GARNIER

e poirier, qui a un grain fin, serré et facile à travailler, était le bois
employé par les anciens maîtres imagiers pour leurs gravures. On le ren-
contre partout, et la dimension des morceaux qu’il peut fournir, son bon
marché, faisaient qu’aucune autre essence n’eût pu avantageusement le
remplacer. On comprend que la surface exigée pour la gravure des images devait offrir
une certaine étendue, puisque le texte chargé d’en donner l’explication était gravé sur
la même planche et en formait l’entourage.

Pour entailler ce bois, le matériel de Marin Allabre se composait, nous apprend
M. Garnier, de ressorts de montre cassés, emmanches dans des morceaux de bois en
forme de fuseau et fixés au moyen d’une longe ficelle qu’il déroulait chaque fois que
la pointe se brisait ou qu’elle avait besoin d’un coup de pierre. C’était là, avec des
butavants et quelques gouges en mauvais état, tout le matériel de l’artiste chartrain.

Une gravure obtenue à l’aide d’outils aussi imparfaits avait le défaut d’étre très-irré-
gulière de forme et aussi grossièrement taillée que le sujet qu’elle accompagnait. Il
était, du reste, une condition indispensable pour le genre d’impression auquel ces
planches étaient soumises : il fallait que les traits de la gravure offrissent une certaine
résistance.

L’impression de ces images s’effectuait par un procédé des plus primitifs. L’ouvrier,
après avoir fixé, au moyen de clous et d'un bout de ficelle, sa gravure sur la table
d’atelier, s’armait d’une brosse longue à soies molles, qu’il trempait dans une couleur
noire faite avec du noir de fumée et de la cqlle de peau, étendue sur une planche pla-
cée à sa main. Il en imprégnait son bois, posait sa feuille de papier avec un outil dési-
gné, en terme du métier, sous lo nom de frollon, qu’il saisissait à deux mains, puis il
pressait vigoureusement son bois et l’image était obtenue sur lo papier. Quant aux
défauts d’impression, ils devaient disparaître sous l’enluminure. Le frotton était un
composé de crin intimement pétri avec de la colle forte. On lui donnait la forme d’une
miche; au moment de sa confection on l’entourait d’un linge qu’on liait par les deux
bouts et on laissait sécher. Il acquérait alors une grande dureté qui disparaissait après
quelque temps de service.
 
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