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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 1
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0017

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

12

une plaine bordée par l’Yonne et traversée par la fausse Vanne, creusée
seulement dans les temps modernes pour le flottage du bois, et cette
plaine est dominée à l’ouest par la colline de Saint-Bon, qui est sur
l’autre rive de l’Yonne.

Le nom lui-même, la Motte du Ciar ou du Cierre, est énigmatique.
On a voulu y voir la trace d’un temple de Cêrès; le nom générique de
César serait moins inacceptable, mais, le Dictionnaire topographique de
V Yonne ne donnant pour lui aucune forme latine, c’est que M. Quantin
n’en a pas trouvé, et chercher après lui serait courir plus que la chance
de perdre son temps. La désignation de motte ne se comprend que
si l’on suppose que les. ruines y ont subsisté longtemps à l’état d’amas
au-dessus du sol, car la plaine qu’elles occupaient est aussi plate et
aussi unie qne possible. L’abbé Lebeuf, dans une lettre écrite à son
ami l’abbé Fenel, en 1736, après avoir dit que le fait de trouver plus de
grosses pierres dans la partie méridionale des murs de Sens fait penser
que les monuments romains étaient surtout de ce côté, parce que les
pierres étaient à portée, ajoute bien : « On démolit, on désincrusta votre
tour de Ciar, comme on a fait ailleurs; on voit encore,à Auxerre, de ces
anciennes tours qui n’ont plus que les os. » C’est parler d’or, et, un peu
plus tard, Lebeuf eût pu citer l’aqueduc de Maintenon, dont les parements
ont été enlevés pour évitera M,ncde l’ompadour d’acheter la pierre de son
château de Crécy; mais la phrase de Lebeuf ne dit pas qu’au xvnrsiècle
il y eût encore une tour à Ciar, elle ne fait que croire à son existence du
temps des Romains.

En réalité, il existe encore les traces d’une immense enceinte carrée;
elle est formée par un mur de petit appareil, très beau, plus régulier
qu’aux remparts et de l'",20 d’épaisseur seulement, ce qui prouve qu’il
ne devait pas être bien haut et n’avait que le caractère d’une clôture,
sans être une réelle fortification, et elle est exactement orientée de l’est
à l’ouest. Sa largeur est de 396 mètres sur un axe de 362, alors que
l’ensemble des thermes de Dioclétien, à Rome, n’a que quatre mètres de
plus de largeur. Du côté de l’est, qui était l’entrée, il n’y avait pas un
seul mur, mais trois ; entre le premier et le deuxième, qui étaient très
rapprochés, on ne mesure que 7 mètres : il y en avait 14 entre le
deuxième et le troisième. Que supportaient-ils? Un portique à double
colonnade, une large galerie avec des chambres appuyées contre le.mur
extérieur et prenant jour sur la galerie, car il est peu probable qu’on
prît aucun jour sur l’extérieur? on l’ignore. Après 198 mètres, les côtés
se retournent à angle droit et se courbent ensuite pour former un immense
demi-cercle, en quelque sorte absidal, de 112 mètres de rayon. Au milieu
 
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