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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 1
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0018

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ANTIQUITÉS ET CURIOSITÉS DE LA VILLE DE SENS. 1.3

de l’axe général et au centre de ce demi-cercle sont les substructions d’un
édifice énorme, de 65 mètres dans sa plus grande largeur sur un axe
de 75; le plan avec deux escaliers opposés, à l’est et à l’ouest, repré-
senterait assez bien la forme extérieure d’une construction en croix
grecque. Tout l’espace, et il fallait que ce qui était dessus fût bien colossal,
est une masse compacte de béton de quatre mètres de profondeur. Dans
cette masse, il y avait, au centré, douze piles de fondation en pierres
posées en ligne trois par trois. On ne s’en était pas bien rendu compte,
parce qu’au milieu du béton on avait pris d’abord pour des puits ou des
silos ce qu’on voyait à l’état de cavités carrées, en forme de pyramide
tronquée, dont la partie la moins large était en haut et la plus large
dans le fond; mais, comme on a trouvé les dernières encore pleines de
pierres enfermées et serrées dans la masse pleine de béton et dans la
même forme de pyramide tronquée, il n’y avait pas à s’y tromper : ce
sont des piles de fondation, et l’on voit quelle était leur force. Pour celles
qui étaient vides, on avait extrait les pierres, et cette Motte de Ciar a été
et est encore une carrière pour Sens, où la pierre est rare et chère à
cause du prix de transport. Ainsi c’est de 1844 à 1846, la vdle ayant
vendu le droit d’en extraire des pierres, qu’ont été détruites les sub-
structions de la presque totalité des murs d’enceinte. Ce qu’on a trouvé
de débris de plaques de marbre de revêtement dans le sol intérieur de
la partie demi-circulaire est incalculable. Selon la rareté, la plaque
était plus ou moins épaisse, et les fragments de porphyre étaient minces;
mais on peut dire que toutes les variétés de marbres antiques y étaient
représentées, et Ton en a fait plus d’une fois des tables d’échantillons :
ainsi, celle qui a appartenu à M. Chauley, et celle qui a passé dernière-
ment à la vente après décès d’un artiste d’Auxerre, M. Challard.

Qu’était-ce que cet énorme édifice central? Quelles autres construc-
tions y avait-il dans cette enceinte immense? A cause de la richesse des
matériaux et de la solidité des piles de fondations, ainsi protégées par
une carrière de ciment contre les infiltrations de la rivière voisine, il ne
peut être question d’un camp. Le bâtiment central était-il un temple
avec douze colonnes intérieures? Était-ce une basilique? était-ce le pré-
toire du gouverneur de la province, puisque Sens était la capitale de la
Lyonnaise septentrionale?

Il n’y a là-dessus que quelques pages de M. Lallier dans le Congrès
de 1847 et les dessins laissés par M, Thiollet; mais ceux-ci, qui don-
nent jusqu’aux détails des élévations, sont une restitution trop aven-
tureuse pour ne pas être absolument hypothétique. Il faudrait revenir sur
ce point : je n’ai ici qu’à en garder une chose, l’importance matérielle
 
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