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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 1
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0027

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22

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

fois, et nous n’en savons rien ; il y a eu des prêtres d’Auguste à Sens, et
nous l’ignorons. Il y avait encore bien d’autres choses plus belles que
celles-là, que nous ne savons pas et que nous ne saurons jamais, mais
nos petits-neveux en sauront peut-être quelque chose, pourvu qu’on
renverse la ville de fond en comble pour en retourner toutes les pierres;
c’est le seul moyen que je sache pour faire l’histoire ancienne de cette
ville, mais ce moyen est un peu tragique. »

La tragédie n’est plus en suspens; elle est jouée, et la toile est tom-
bée sur le cinquième acte. Tout ce qu’on a découvert jusqu’à nos jours
est perdu, et, comme il n’y a plus de murs à abattre, on ne trouvera
pour ainsi dire plus rien. C’est bien la dernière moisson ; il ne faut plus
compter sur une autre. Il faut donc conserver ce qu’on a, et ce serait
pour la ville un crime de lèse-archéologie et un acte de mauvaise admi-
nistration de laisser par négligence perdre des trésors qui en sont à la
fois l’histoire et l’honneur. Quand une ville a un musée romain qui se
vient mettre à côté de ceux d’Arles, de Lyon, de 'Vienne et de Narbonne,
elle se doit à elle-même de garder son rang.

II

LA BIBLIOTHÈQUE

A la bibliothèque, riche d’ailleurs en manuscrits locaux, il faut signa-
ler ici deux reliures de manuscrits.

Celle qui nous a donné le cadre gravé en tête de cette étude se
trouve sur le manuscrit n° 3, qui renferme les évangiles et les col-
lectes pour l’office annuel de la messe. Dans le calendrier on trouve au
quatre, avant les calendes de janvier (28 décembre), saint Thomas de
Canterbury, assassiné en 1170 et canonisé en 1173; mais on n’y trouve
pas au 11 août saint Louis, canonisé en 1297. Quant à la reliure en
cuivre doré, elle est, comme le texte, du xme siècle. Comme on l’a vu,
la plaque, haute de 317 millimètres et large de 207, se compose d’un
cadre creusé à l’intérieur par une gorge profonde et formé à l’extérieur
par une bordure large de A3. Comme on le voit, cette bordure, composée
d’un semis de fleurs de lis dans des losanges, est cantonnée aux quatre
angles par des émaux en taille d’épargne, assez peu remarquables et où
l’émailleur est au-dessous de l’orfèvre. En voici les sujets. En haut à
gauche, avec l’inscription ARON, le grand prêtre Aaron offrant un sacri-
 
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