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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0028

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ANTIQUITÉS ET CURIOSITÉS DE LA VILLE DE SENS. 23

fice, dont l’acceptation est marquée par la présence de la main divine; à
droite, le sacrifice d’Abraham; en bas à gauche, un détail de l’Exode,
chapitre xn, le marquage des portes des maisons des Hébreux pour que
le destructeur les reconnaisse et ne fasse périr que les premiers nés
des Égyptiens, et à droite, le roi Salomon, la couronne en tête et le
sceptre à la main, avec le mot de YEcclésiaste : Inicium sapiencie timor
Domini,

En général, la reliure des manuscrits n’est décorée que sur leur face
antérieure ; dans les bibliothèques, ils n’étaient pas dressés et serrés sur des
layons, mais placés un à un et posés à plat sur des pupitres, avec à côté
d'eux l’espace vide nécessaire pour les ouvrir. Pour un manuscrit litur-
gique qui, comme celui-ci, servait aux cérémonies du culte, la face anté-
rieure était seule visible, l’autre se trouvant appliquée contre la poitrine
du prêtre qui le transportait. Celui-ci fait exception; sa face postérieure
a le même cadre avec des émaux différents, qui sont les bustes de quatre
apôtres : SI-MON — AN-DRE-AS — PAV-LVS — BART-OLOMEVS.

De plus, la face postérieure a au centre une crucifixion en argent,
plutôt estampée que repoussée ; elle est grossière et n’est pas de l’origine,
car on ne peut pas la faire remonter plus haut que la fin du xve siècle.
A la face antérieure, est une plaque d’argent gravé, assez mince pour
que les coupures du burin aient entamé le métal si profondément
qu’elles ont entraîné la perte de tout le haut du sujet. Ce sont deux
personnages ; la clef et l’épée haute indiquent saint Pierre et saint Paul.
Dans son déplorable état, elle n’en est pas moins intéressante, parce
qu’elle est un exemple de gravure au moyen âge. On en citerait d’autres.
Sans remonter aux sujets creusés à la pointe sur les miroirs grecs
et étrusques, les plaques de cuivre du célèbre lustre ou plutôt de la
couronne de lumières d’Aix-la-Chapelle, et, dans notre bibliothèque de
l’Arsenal de Paris, la belle plaque d’argent gravé qui décore la reliure
d’un manuscrit et représente un Christ glorieux assis sur un trône en
avant d’un champ fleurdelisé, doivent être rapprochées de la plaque
moins importante de la bibliothèque de Sens. Pour devenir l’estampe
moderne, il manquait seulement, avec le renversement, la découverte et
l’application de l’encre d’imprimerie et du tirage à la presse. On l’a fait
de nos jours quand, par suite du délabrement des attaches, on a été
forcé de démonter, pour le remonter ensuite, le lustre d’Aix-la-Cha-
pelle; on en a imprimé, comme si elles avaient été faites pour cela, les
plaques à sujets gravés, et l’on a fait un livre avec les épreuves qu’on en
a tirées. On pourrait en faire autant des plaques de Sens et de l’Arsenal,
et il était utile de le remarquer pour montrer combien l’antiquité et le
 
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