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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0108

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

famille des conographes ne vit pas toujours en bonne intelligence; c’est un petit mal
pour un grand bien, car bien souvent de leurs controverses jalouses naissent certaines
découvertes dont l’histoire de l’art et les amateurs d’estampes s’empressent de faire
leur profit.

III. L’Hbtoire des Romains, par M. Victor Duruy, tome II (de la bataille de

Zama au premier Triumvirat), 1 vol. in-8° jésus de 840 pages, illustré de

G65 gravures sur bois d’après l’antique, et accompagné de 7 cartes et de

10 planches en couleurs.

Ce n’est pas la première fois que nous avons à parler de Y Histoire des Romains, de
M. Victor Duruy; elle est connue et classée depuis longtemps parmi les plus impor-
tants ouvrages d'histoire ancienne qui aient paru. Cet important travail a contribue
plus que tout autre à faire la réputation de M. Victor Duruy, qui, après avoir été un
éminent professeur dans un des lycées de Paris, a su remplir les hautes fonctions de
ministre de l’Instruction publique avec un talent et un zèle dont actuellement encore
l’Université recueille les fruits.

Je n’ai pas à parler de Y Histoire des Romains, mais seulement de l’édition nou-
velle, revue et augmentée, qui en est faite, et surtout de l’innovation hardie que les
éditeurs ont apportée dans cet ouvrage et du même coup dans la librairie classique, en
y introduisant l’image.

A tort ou à raison, on accuse l’Université d’être l’ennemie jurée de l’art. Nous pren-
drons un terme moyen en admettant qu’il a pu en être ainsi autrefois, mais qu’aujour-
d’hui les choses nous paraissent bien changées; elles le sont, et dans le caractère des
professeurs, et dans les mœurs de l’Université. En effet, nous voyons, de temps à
autre, des candidats au doctoral ès lettres prendre, comme sujet de thèse, une contro-
verse archéologique, ou un point obscur de l’histoire de Part; peu nous importe que
le travail du candidat dissimule son caractère spécial sous un titre plus général et le
rattache, comme sauvegarde, aux matières de l’enseignement purement classique, le
fait est constant, et, si dorée que soit la pilule, l’Université n’en est pas moins con-
trainte de l’avaler. La grâce parfaite avec laquelle elle semble se prêter à cette opéra-
tion est un signe du temps où nous vivons : l’art est dans l’air, l'art pénètre partout.
Comme preuve dernière de cette imprégnation artistique subie par l’Université, je cite-
rai ce fait capital, qu’elle n’hésite pas à confier ses plus hautes fonctions à certains de
ses membres dont les titres principaux reposent sur des travaux dans le domaine de
l’archéologie. Libre à quelques retardataires, membres incorrigibles de la vieille race
enseignante, de protester contre l’envahissement de ces échappés de l’art, — l’expres-
sion est de l’un d’eux; — nous nous réjouissons des tendances nouvelles de l’Univer-
sité, non pas seulement parce qu’elles flattent les goûts d'une revue comme celle-ci,
mais parce qu’elles nous semblent tenir compte de la dérivation singulière qui s’est'
produite depuis quelque temps dans les sources mêmes de l’histoire et, partant, de
l’enseignement général. Autrefois l'art nous était appris par l’histoire; le contraire se
passe aujourd’hui : les documents artistiques prennent place au premier rang des élé-
ments dont doivent absolument tenir compte ceux qui ont pour mission de nous
instruire du passé.

Je crois inutile d’insister sur l’utilité pratique de l’image, au point de vue de la
puissance instructive : il n’est pas d’aide-mémoire plus attrayant et dont l’impression
sur l’esprit soit plus durable. Ces considérations ne suflisent-elles pas à encourager
 
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