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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Lenormant, François: Deux nouveautés archéologiques de la Campanie, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0114

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106

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

blies sur le sol campanien, antérieurement à la venue des Étrusques, des
Hellènes et des Osco-Samnites. On ne sait rien, du reste, de son histoire
jusqu’en 338 avant J.-C., où elle fut du nombre des villes dont les habi-
tants reçurent des Romains le droit cerrétan ou droit de cité passif (jus
sine suffragio), à la suite de la soumission volontaire de la Campanie à
l’autorité de Rome. L’importance stratégique de la position de Suessula,
qui commandait le débouché du défilé des Fourches Caudines, fit jouer
à cette ville un rôle considérable dans les guerres des Samnites et, plus
tard, dans la guerre d’Hannibal. Le préteur M. Claudius Marcellus éta-
blit alors, sur la colline voisine, qui porte le nom actuel de Cancello, un
camp retranché permanent, lequel à la fois couvrait Nola et observait
les positions occupées par les Carthaginois au cœur de la Campanie.
Tite-Live mentionne fréquemment ce camp retranché, sous le nom de
Castra Claudiana super Suessülam, car il devint le pivot de toutes les
opérations militaires ayant pour objectif la reprise de Capoue.

Au temps des guerres civiles, Sylla expulsa de leurs foyers les habi-
tants de Suessula, pour y établir une colonie de ses vétérans. Les inscrip-
tions de la ville à l’époque impériale montrent qu’encore à cette date Je
cognomen le plus répandu parmi ses habitants était celui de Felicissi-
mus, sûrement dérivé du surnom favori de Sylla, Félix. Les mêmes
inscriptions parlent des duumvirs et des décurions qui composaient
alors l’administration municipale.

Après la chute de l’empire romain, jusqu’au ixe siècle, Suessula est
encore fréquemment nommée comme siège d’un évêché, et même pen-
dant quelque temps comme capitale d’une petite principauté lombarde;
mais dans le cours du ixc siècle elle fut ruinée par les Sarrasins en
même temps que Capoue, et jamais depuis lors elle ne s’est relevée de
ses décombres. Les ruines en sont tout à fait insignifiantes pour l’anti-
quaire, bien que les ombrages qui les couvrent leur donnent un aspect
singulièrement pittoresque et gracieux. Au milieu de ces ombrages
s’élève le Casino Spinelli, bâti sur l’emplacement du théâtre, qu’indiquent
seulement des pentes gazonnées en hémicycle, avec quelques pans de
murs faisant saillie au-dessus du sol.

Depuis longtemps on avait reconnu, dans le voisinage du Bosco
d’Acerra, sur plusieurs points, l’existence des sépultures des anciens
habitants de Suessula, et plus d’une fois la spéculation avait exploité,
par des recherches irrégulières, cette mine fructueuse, pour en tirer des
antiquités de diverse nature, que le commerce emportait ensuite au
loin. Au printemps de 1878, M. le baron Spinelli, propriétaire de la
majeure partie des terrains où s’étendait la nécropole, y a entrepris des
 
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