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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 2
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Lenormant, François: Deux nouveautés archéologiques de la Campanie, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0116

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108

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

l’Étrurie et du Latium. Ces vases ont été une nouveauté pour les savants
de Naples; mais les scavatori de profession disent, maintenant que l’atten-
tion a été attirée sur ces poteries : « Nous les avons rencontrées partout,
et jusqu’ici nous les jetions au rebut parce qu’elles n’avaient pas de
valeur commerciale. »

Quoi qu’il en soit, on tend maintenant à constater par toute l’Italie
l’existence d’une première fabrication céramique indigène de poteries
d’un brun noirâtre ou d’un noir terne, sans glaçure, lustrées seulement
au polissoir et n’ayant d’autre ornementation que quelques décors géomé-
triques incisés. C’est la fabrication dont le perfectionnement graduel a
donné naissance au bucchero nero en Ëtrurie1, et dont les premiers essais
viennent d’être étudiés de la façon la plus remarquable par M. Helbig
dans les terrmnnre de l’Emilie.

Cette fabrication céramique est partout d’une grande unité. Cepen-
dant on peut dès à présent en distinguer, à des caractères propres, six
types locaux différents au sud de la vallée du Pô :

1° Le type étrusque, qui se présente dans les plus anciennes sépul-
tures de Cliiusi, particuliérement dans celles de Poggio-Renzo.

2° Le type lalial, si bien connu maintenant par les belles recherches
de M. Michèle de Rossi sur les nécropoles de la région des monts
Albains. Dans la poterie latiale on peut même déjà distinguer deux
époques successives : la première, caractérisée par la présence des urnes
cinéraires en forme de cabanes rustiques ou tuguria, et par ces vases
dont la surface extérieure présente des alvéoles carrées, comme si l’on y
avait imité grossièrement l’aspect d’un travail de vannerie; la seconde,
où ces deux formes caractéristiques disparaissent et où les céramiques
proprement latiales, quelquefois à tornements géométriques incisés,
commencent à être associées à des pièces de bucchero nero, peut-être
importées de chez les Étrusques, et à de petits vases à peintures très
archaïques, d’origine grecque2. Les tombeaux récemment découverts à
Rome, sur l’Esquilin, et auxquels était superposé le mur d’enceinte de
Servius Tullus, appartiennent à cette seconde époque.

3° Le type picentin des environs d’Asculum, de Firmum et d’Hatria,
richement représenté dans le musée municipal d’Ascoli-Piceno, dans le

1. Yoy. mon étude sur les Vases étrusques de terre noire, dans la Gazette
archéologique de 1879.

2. M. Michèle de Rossi y a aussi trouvé associé, dans une sépulture du Campo di
Annibale, au-dessus d’Albano, un vase de terre rouge à ornemenis imprimés avec
une estampille, tout à fait analogue à ceux qui caractérisent la nécropole très antique
de Villanova, près de Bologne.
 
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