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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 3
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0273

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260

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

d’autres conditions peuvent à peine se douter de son éclat et de sa
valeur. Si je fais cette critique, c’est que le nouvel arrangement du
Trésor, dû aux soins pieux et à l’intelligente initiative de l’archevêque
actuel, est non seulement méritoire, mais excellent.

Dans l’ancien état, la salle, malgré ses dimensions et sa hauteur,
avait presque l’air d’un grenier; les objets étaient confusément entassés,
mal éclairés et un peu comme abandonnés. Les merveilleuses étoffes
étaient enfouies dans de profonds tiroirs; pour les voir, il fallait les sor-
tir, les remuer, les déplier, les toucher, et l’on accordera bien que tous
les visiteurs ne sont pas dignes de cet honneur. Les nouvelles disposi-
tions ont enlevé le désordre ; elles ont apporté la convenance et la net-
teté. Les murailles et la voûte ont été réchauffées par une peinture dont
la chaleur fait valoir les objets, maintenant placés dans de belles et
hautes vitrines bien ajourées. Le plus grand nombre, à peu près tous, y
sont à merveille, mais il serait bien nécessaire de revenir sur la dispo-
sition de quelques-uns.

Ainsi, il faudrait mettre dans une des fenêtres une vitrine haute et
étroite, circulaire ou octogonale, autour de laquelle on pourrait tourner
et qui permettrait d’examiner de près tous les côtés des faces latérales et
du couvercle du beau coffret byzantin, maintenant trop loin de l’œil et
dont une partie se perd dans l’ombre qu’il se produit à lui-même. Il
faudrait surtout en revenir au principe de l’ancienne disposition des
tapisseries. Elles étaient dans une grande armoire en face de la porte,
posées l’une devant l’autre sur des potences mobiles. L’armoire ouverte,
on voyait l’une d’abord, puis l’autre, enfin la merveilleuse, et les autres
gagnaient à être vues avant elle. C’était déjà fort heureux, mais ce qui
l’était davantage, c’était le jour frisant qui les éclairait à souhait. Déplus,
elles étaient ainsi, non pas touchées et maniées, mais remuées, ce qui
est favorable à la conservation des tapisseries, pour lesquelles l’immo-
bilité est un danger, et surtout elles étaient soustraites à la lumière.
Maintenant on ne les voit pas assez bien ; mais, dans la pénombre qui
les enterre, elles n’en sont pas moins toujours exposées à l’action du
jour. Celle des couronnements est, après quatre siècles, étonnante de
fraîcheur; les ors des colonnes d’orfèvrerie sont restés lumineux, les
pierres serties dans son architecture ne sont pas encore mortes et
ternies, les bijoux n’ont pas perdu leurs éclairs, les riches étoffes des
vêtements sont restées fraîches et brillantes. 11 faut veiller avec soin
pour ne pas éteindre l’éclat de cette flamme, que rien ne raviverait.

L’ancienne disposition était si peu soigneuse et surtout si confuse
qu’elle a semblé devoir être changée de tous points. Il conviendrait
 
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