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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 3
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Clément de Ris, Louis: Musée impérial de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, 5: musées du Nord
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0279

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266

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

hipel. Le Soir ( n° 1,437), fort beau, a poussé au noir. Paysage,
Martyr écorché ; un peu froid.

L’émule du Poussin et de Claude, l’artiste le plus français, peut-être,
qui ait honoré l’École française, Eustache Lesueur, est représenté d’une
façon non moins remarquable que ses deux contemporains. Le Moïse
exposé est ainsi désigné dans la \ie de Lesueur par Guillet de Saint-
Georges1 2 * * : « M. Lesueur se plaisait extrêmement à traiter l’histoire de
Moïse, mais il en variait les expressions avec industrie. Ainsi, travaillant
dans un des pavillons de la place Royale, pour M. de Nouveau, général
des postes, il y lit deux tableaux, dont l’un représente Moïse exposé sur
les eaux du Nil et l’autre fait voir Moïse que la fille de Pharaon relire
des eaux. » Gravé dans Landon (pl. 2).

J’ignore d’où proviennent la Vierge conduite au temple et la belle
Mort de saint Etienne. Guillet de Saint-Georges ne les mentionne pas.
La Mort de saint Etienne est gravée dans Landon, pl. 70. Quant au
Darius au tombeau de Nitocris, il réunit les plus exquises qualités du
maître: pureté de style, élégance, simplicité de dessin, grand effet
obtenu par des moyens extrêmement simples. On songe à Raphaël. Je
signale surtout au second plan une jeune fille debout, vêtue de blanc et
contemplant la scène qui se passe devant elle. Le charme et l’élégance
du contour ne sauraient aller plus loin. La collection de dessins du
Louvre possède deux études pour cette composition (noS 101(3 et 1017
du catalogue Reiset). Elle a, en outre, été gravée dans Landon, pl. 107.
Provenant de la collection Crozat de Tugny, elle avait été faite primi-
tivement, dit Guillet de Saint-Georges, « pour un M. Yedeau de Gram-
mont, conseiller au parlement, qui demeurait dans la rue Saint-Germain,
devant le For-l’Évêque. » Si le Musée de Munich ne possédait pas la
magnifique Cluinanéenne, ce serait le plus remarquable Lesueur des
musées étrangers.

Il serait curieux que l’obscure question de la spécialité de chacun
des trois frères Lenain s’éclairât d’un document venu de Saint-Péters-
bourg. La chose ne serait pas impossible, et voici comment. Le musée
possède trois tableaux où j’ai cru reconnaître deux mains différentes : le
Bénédicité, d’un côté, une Famille de paysans, la Chambre de la grand’-
mère, de l’autre. Le Bénédicité est le moins important comme exécution,
mais il est signé : L. Lenain f. - Ce serait donc l’œuvre de Louis Lenain,

1. Mémoires inédits des artistes français, t. I, p. 158.

2. L’Exposition des Alsaciens-Lorrains contenait, sous le n° 307, un tout petit

tableau sur bois, de quelques pouces carrés, désigné également sous le titre du Béné-

dicité, et appartenant à M. Eugène Ilamot. Les figures, en pied, sont disposées comme
 
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