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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 3
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Clément de Ris, Louis: Musée impérial de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, 5: musées du Nord
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0283

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270

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

talent. Au moins les deux tableaux de l’Ermitage sont-ils les seuls que
j'aie rencontrés représentant des scènes pareilles.

Le catalogue inscrit, sous la dénomination École de Watteau, un
tableau, les Propos galants, qu’il faut restituer à Lancret. Le caractère
des physionomies, une certaine lourdeur de touche, que l’on ne ren-
contre jamais chez Watteau, ne permettent pas l’hésitation. La chal-
cographie du Louvre en possède la gravure par Nicolas Tardieu.

Je ne crois pas qu’il existe un tableau de Jeaurat supérieur à
la Femme enceinte, dont la gravure de Lépicié a fait connaître la dispo-
sition. C’est un mélange de la fermeté de Chardin et de la fantaisie de
Lancret. La jeune femme, vêtue d’une robe jaune, est étendue dans un
fauteuil près d’une cheminée; elle tient un éventail à la main. Auprès
d’elle, debout, une jeune suivante, vêtue de gris, lui verse du café. A
droite, un rideau rouge. Signé : Jeaurat pinxit 1774. Le peintre avait
alors soixante-quinze ans (né en 1699), et l’on ne remarque encore
aucune sénilité ni même aucune fatigue de brosse. Jeaurat n’est pas
un grand artiste, mais il est bon que l’on sache où trouver son chef-
d’œuvre. M. Puychevrier, dans la notice qu’il a consacrée à Jeaurat, ne
mentionne pas la Femme enceinte.

De Chardin : une répétition du Bénédicité, dont le Louvre possède
déjà deux répliques; la Blanchisseuse, connue par la gravure de Cochin
(le Musée de Stockholm en expose une répétition inférieure à celle-ci);
Portrait cl’un jeune garçon, à mi-corps, de grandeur naturelle, tourné
à gauche, vêtu de gris, tablier vert. Il est assis devant une table sur
laquelle il s’occupe, avec toute la contention d’esprit de la jeunesse, à
construire un château de cartes. C’est le pendant du Chardin de la col-
lection Lacaze, portant le n° 171. U a été gravé par Lépicié et par
Fillœul.

Le musée ne possède pas moins de dix-huit Joseph Yernet, tous char-
mants et de son exécution la plus étudiée et la plus spirituelle. On con-
naît les caractères de cette exécution; il est superflu d’en faire valoir les
mérites. Yoici les compositions qui m’ont le plus particulièrement frappé:
le Port de Ciltà ISuova, daté de 1761, et son pendant, Paysage mari-
time, daté de la même année. Le Port de Palerme, daté de 1769, et
son pendant, Vue prise aux environs de Bcggio, daté de la même an-
née. Les deux derniers faisaient partie, en 1780, de la collection Boyer
de Fontcolombe, à Aix. La Mort de Virginie, daté de 1789, et exposé
au Salon de cette année. C’est le moins bon de tous les Yernet de l’Ermi-
tage. Le vieil artiste allait mourir quelques mois après, et l'affaissement
de l’âge se fait sentir au maniement de la brosse. C’est sans doute la
 
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