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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 3
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Gruyer, Gustave: L' Église votive à Vienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0291

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278

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

eût paru toucher à la voûte de l’église. Par bonheur, l’église eut pour protecteur, à
partir du 15 mars 1872, l’archiduc Charles-Louis. C’est grâce à ce prince que l’on n’y
voit pas le malencontreux tabernacle, qui fut dressé dans l’église des Augustins, où il
est tout à fait à sa place.

Fondée le 24 avril 1856 et consacrée le 24 avril 1879, comme nous l’avons déjà dit,
l’Église Votive a coûté vingt-trois ans de labeur à son architecte, qui a eu le bonheur
de pouvoir en suivre tous les développements. Pareil bonheur n’a pas été accordé au
fondateur du monument, à Ferdinand-Maximilien. Mêlé aux fatales combinaisons poli-
tiques de Napoléon III, Maximilien, se laissant séduire par la couronne do ce Mexique
où il espérait servir les intérêts de son pays et de la civilisation, quitta l’Autriche le
14 avril 1864 et fut fusillé le 19 juin 1867. L’Église Votive, du moins, parlera toujours
de lui à ses compatriotes. Tout en évoquant le souvenir d’une destinée tragique, elle
perpétuera la mémoire d’un prince sympathique entre tous, passionné pour les choses
de l’esprit dans un siècle absorbé par les intérêts matériels, adonné avec succès à la
poésie au milieu d’ut.e société prosaïque, plein d’illusions généieuses à une époque où
l’égoïsme flétrit si souvent l’imagination, doué des attrayantes qualités de son ancêtre
Maximilien, le protecteur et l’ami de Durer.

Dans la nef droite de l’Église Votive, on a transporté le monument que Ferdinand 1er
fit ériger en l’honneur du comte Nicolas de Salm, l’illustre défenseur de Vienne contre
Soliman II eu 1529. Ce monument ne sera pas seul à glorifier les personnages qui ont
bien mérité de T Autriche. Comme l’abbave de Westminster à Londres, comme Santa-
Oroce à Florence, comme Sauta-Maria de’ F’rari et Saint-Jean et Saint-Paul à Venise,
l’Eglise Votive, à Vienne, abritera les tombeaux des grands hommes de la patrie. Cette
destination est d’autant meilleure que l’église doit servir spécialement aux soldats delà
garnison et aux élèves de l’université. En se rappelant les illustrations nationales, les
uns et les autres sentiront s’éveiller en eux les généreuses ardeurs et les nobles ambi-
tions, et l’Eglise Votive deviendra, suivant l’expression de M. Thausing, ce que son
fondateur désirait qu’elle fût : « Une solide citadelle de l’idéal au milieu des agitations
vulgaires d’une ville moderne. «

GUSTAVE GRUYEll.
 
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