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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 3
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Janitch, J.: La Galerie nationale de l'art moderne à Berlin: correspondance d'Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0298

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LA GALERIE NATIONALE.

285

Il s’en rapporta à la volonté du royal héritier pour agrandir la collection dans le
même sens, et l’élever ainsi peu à peu au rang d’une galerie nationale, qui serait
capable de devenir un résumé fidèle du développement de l’art, allemand.

Cette idée porta des fruits rapides. Le premier soin du prince fut d’augmenter la
collection par des tableaux de sa propre collection, et de la mettre sous le protectorat
du gouvernement. Bien que son avenir fût ainsi assuré, il fallut encore un assez long
temps pour l’installer régulièrement.

On dut d’abord songer à l’installer convenablement. Pendant longtemps on se con-
tenta de locaux insuffisants et mal éclairés. Ce ne fut qu’en 1876 que le nouveau bâti-
ment, richement décoré, fut prêt à recevoir la collection, qui, en attendant, s’était con-
sidérablement accrue par des donations d’objets d’art et de capitaux. Sous le nom de
Galerie nationale, on créa l’organisation actuelle, qui, dans ses grandes lignes, est la
suivante. Un directeur, M. Jordan, est à la tête de l’administration; avec lui, un
directeur assistant, M. le docteur Dohme. Le directeur est en sous-ordre immédiat du
ministre des cultes. L’agrandissement et la conservation de la collection se payent sur
un fonds de 300,000 marcs, soit 375,000 francs, que l’État alloue annuellement, somme
à laquelle s’ajoutent les revenus des différents legs. Une commission, composée du
directeur et de quinze membres, artistes pour la plupart, a l’obligation de justifier de
l’emploi de cet argent au ministre, qui décide en dernier ressort.

C’est, à peu de chose près, l’organisation de vos musées nationaux.

Nous dirons plus loin un mot des droits de cette Lancles-Kunstcommission prus-
sienne. Voyons d’abord ce qui a été fait pour la Galerie nationale avec les moyens
indiqués. Le catalogue descriptif, publié par la direction et comptant déjà 28 feuilles à
sa quatrième édition, et le Jahrbuch des collections royales, signalé chez vous par
M. Charles Ephrussi, rendent cette besogne facile. Constatons d’abord une augmen-
tation du nombre des tableaux depuis 1876, c’est-à-dire depuis le commencement de
la nouvelle direction : soit de 391 à 465; — des cartons : de 85 à 100; —des
sculptures : de 16 à 34, — et enfin la fondation d’une collection déjà importante de
dessins.

Ces nombres ne désignent évidemment pas que des chefs-d’œuvre ni même des
œuvres exceptionnelles; mais, si nous nous rappelons que le but de la galerie est de
donner un aperçu du développement de l’art allemand moderne, nous serons satisfaits
de le voir grouper en elle les meilleures productions, ou à peu près, d’une année.

Les acquisitions de la dernière année sont une preuve de la bonne direction des
acquisitions. Le choix s’est naturellement porté en première ligne sur l’exposition de
l’Académie. Parmi les tableaux les plus distingués qui ont été acquis, je mentionnerai
ici celui d’un jeune artiste de Düsseldorf, M. Kirberg, élève d’un maître très estimé ,
W. Sohn. Le sujet est emprunté à la vie maritime du Nord. Il peint la douleur de la
famille d’un pilote auprès du cadavre du père de famille, qui a péri dans les flots. La
scène se passe dans une do ces petites maisons, si pittoresques avec leurs couleurs
bariolées, des côtes de l’Allemagne. Mais ce ne sont pas seulement les effetsde lumière,
rappelant la manière de Pieler deHooch, qui nous fascinent dans ce tableau, c’est sur-
tout l’expression vraie de la douleur dans ses formes différentes, qui témoigne d’une
rare puissance expressive chez l’artiste.

Il faut citer ensuite l'Ouverture du testament, de M. H. Bockelmann. Son sujet est
emprunté à la vie de la haute société, et, dans ses détails, il accuse une grande obser-
vation de la nature et une caractéristique délicate de goût et d’arrangement. On y
 
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