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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 4
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Gout, Paul: Notes historiques et descriptives sur le casque depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0354

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LE CASQUE DEPUIS L’ANTIQUITÉ JUSQU’A NOS JOURS. 337

tout, jusqu’à la manière dont il décore son arc ou façonne ses flèches,
dénote chez lui le goût des belles choses. Tant que l’art a été libre, vul-
garisateur et organique, on a pour ainsi dire fait de l’art sans s’en
douter. Il est évident que de tout temps, même aux époques où l’art
a brillé du plus vif éclat, il y a eu, à côté de chefs-d’œuvre, des œuvres
secondaires et très inférieures. Mais on peut avancer qu’il n’y en a
jamais eu d’absolument mauvaises, tant que la forme n’a pas manqué
d’être l’expression d’un sentiment sincère et la conséquence logique des
données naturelles.

Un fait dont on ne saurait trop comprendre la raison ni se dissimu-
ler l’importance, c’est le soin constant avec lequel notre art moderne,
loin de chercher à progresser de concert avec l’industrie, s’efforce, au
contraire, dans toute occasion, de s’en désintéresser complètement.

Il semblerait aujourd’hui que, pour faire de l’art, il faille absolu-
ment être ou peintre et faire une grande composition historique, ou
sculpteur chargé d’une statue, d’un groupe, ou bien encore architecte
et diriger les travaux d’un palais. En dehors de cela il n’y a plus que
métier ou ce que, pour établir une démarcation, on est convenu d’ap-
peler art décoratif ou art industriel.

Dans la plupart des cas, l’artiste n’est pas le praticien ; l’art se sépare
du procédé, la conception de l’exécution. Celui même qu’on appelait
autrefois l’artisan a complètement disparu. Est-il besoin, par exemple,
d’une tapisserie ? Un artiste, fort habile d’ailleurs dans la composition
d’un tableau, fixera sur la toile une pensée du genre de celles qui
hantent habituellement son imagination de peintre d’histoire, et cela
sans se préoccuper le plus souvent des moyens de reproduction par le
tissu ou se demander s’il ne va pas à l’encontre du but qu’on se proposait
en faisant usage de ce moyen décoratif plutôt que d’un autre. S’agit-il
d’un vitrail ? Le même peintre, sans plus s’inquiéter si ce qui devait tout
à l’heure décorer un appartement est maintenant destiné à tamiser
harmonieusement la lumière, fournit des cartons pour être ensuite exé-
cutés par des ouvriers exercés à la manipulation et à la teinture du
verre. Et il est si peu tenu compte de la différence des moyens ou des
procédés d’interprétation, qu’il serait loisible à cet artiste de faire repro-
duire la même œuvre indistinctement par l’une ou l’autre de ces deux
branches de l’art. De là ces contresens qui consistent, par exemple
pour un vitrail, à modeler par des ombres les différents éléments de la
composition, comme si toutes ses parties, loin de recevoir la projection
de l’ombre, n’avaient pas pour unique fonction de transmettre la lumière;
ou bien encore à figurer sur un tapis, où l’on marchera, des reliefs sail-
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